coeur, demeurer doux et humble_, et, comme il est juste de le
croire, il est ainsi retourne a lui[339]."
[Note 339: Math., XI, 29.--_Ab. Op._, pars II, ep. XXIII, Petr.
Vener. ad Heloiss., p. 342.]
Abelard mourut a Saint-Marcel, le 21 avril 1142. Il etait age de
soixante-trois ans[340].
[Note 340: On lisait dans le vieux necrologe du Paraclet: "Maistre
Pierre Abaelard, fondateur de ce lieu et instituteur de sainte religion,
trespassa ce XXI avril, age de LXIII ans." (_Ab. Op._; Not p. 1196.)
"Undenas malo revocante calendas," porte son epitaphe (_Id._, p. 343).]
Il fut enseveli dans une tombe d'une seule pierre, creusee assez
grossierement et d'un travail fort simple. Depose d'abord dans la
chapelle de l'infirmerie ou il etait mort, son corps fut ensuite
transporte dans l'eglise du monastere de Saint-Marcel, et y demeura
quelque temps. Dans le dernier siecle, on y voyait encore son sepulcre,
ou plutot son cenotaphe, sur lequel il etait represente en habit
monacal[341].
[Note 341: C'est, d'apres de bonnes autorites (M. Alexandre Lenoir
et M. Boisset, de Chalons), la meme tombe ou Abelard est depose
aujourd'hui au cimetiere du Pere Lachaise. M. Lenoir a donne le dessin
du monument tel qu'il existait a Saint-Marcel avant la revolution.
Suivant lui, le corps d'Abelard n'aurait quitte la chapelle de
l'infirmerie que pour le Paraclet, et ce n'est que vers la fin du
dernier siecle que son tombeau primitif aurait ete transporte dans
l'eglise du prieure de Saint-Marcel. L'epitaphe, peinte en noir sur la
muraille au-dessus du monument, portait:
Hic primo jacuit Petrus Abelardus
Francus et monachus cluniacensis, qui obiit
anno 1142. Nunc apud moniales paraclitenses
in territorio trecacensi requiescit. Vir pietate
Insignis, scriptis clarissimus, ingenii acumine,
rationum pondere, decendi arte, omni
scientiarum genere nulli secundus.
(_Voyage litteraire par deux benedictins_, t. I, 1re partie, p.
225,--_Musee des monum. franc._, par A. Lenoir, t. 1, p. 220, pl. n deg.
617.)]
Mais quand il mourut, il avait depuis bien longtemps demande que
ses restes reposassent au Paraclet[342]. Cette volonte devait etre
accomplie; celle qui regnait au Paraclet ne pouvait permettre qu'on ne
l'accomplit pas.
[Note 342: _Ab, Op._, pars I, ep. III, p. 63 et ci dessus p. 147.]
Elle vivait dans un profond silence; depuis longues annees, ce coeur
s'etait ferme et ne se montrait qu'a Dieu, sans se donner a lui. On ne
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