CXLII, anno suo _climacterico_. et Heloissa vero XVII Kalend.
Junii anno MCLXIII. Creditur enim XX annis amplius marito supervixisse."
Ces paroles ne sont pas affirmatives. (_Hist. litt._ t. XII, p.
645.--Voyez ci-dessus la note 3 de la p. 46.)]
On dit qu'en memoire de sa science incomparable, ses religieuses
voulurent que le Paraclet celebrat tous les ans l'office en langue
grecque le jour de la Pentecote; et cette institution s'est longtemps
maintenue[349].
[Note 349: In not. Auberti Miraei ad _Henric. Gandat. de scriptor.
ecclesiast._ c. XVI. _Biblioth. eccles.,_ p. 164.--Bayle, _Dict. crit._,
art. _Paraclet._--Gervaise, _Vie d'Abeil_., t. II, liv. VI, p. 328.]
Peu de temps avant sa mort et dans sa maladie, elle ordonna, dit-on,
qu'on l'ensevelit dans le tombeau de son epoux. Ce tombeau etait place
dans une chapelle qu'Abelard avait fait construire, peut-etre le premier
batiment en pierre de l'ancien Paraclet, et qui joignait le cloitre avec
le choeur. On l'appelait le petit moustier. "Lorsque la morte," dit une
chronique, "fut apportee a cette tombe qu'on venait d'ouvrir, son mari
qui, bien des jours avant elle, avait cesse de vivre, eleva les bras
pour la recevoir, et les ferma en la tenant embrassee[350]."
[Note 350: D'Amboise et Duchesne donnent ce fait un peu legendaire
comme extrait d'une chronique de Tours, alors manuscrite. _Verba
chronici MS. Turonici._ (_Ab. Op_., praefat, et not. p. 1195.) Ce doit
etre le _Chronicon Turonense_ insere par fragments dans le _Recueil des
Historiens_, comme oeuvre d'un chanoine de Saint-Martin de Tours. Le
passage cite y est indique par les premiers mots seulement (t. XII. p.
472), puis suivi d'un renvoi a la chronologie de Robert d'Auxerre. Dans
celle-ci (_Id_., p. 293), le passage est insere a peu pres dans les
termes rapportes par d'Amboise; mais il s'arrete a la translation du
corps d'Abelard au Paraclet, et ne mentionne ni le desir exprime par
Heloise d'etre ensevelie avec son amant, ni le fait miraculeux ici
raconte. Peut-etre cette difference entre le texte de la chronique de
Tours, si elle est telle que d'Amboise la donne, et les termes de la
chronologie de Robert, a-t-elle echappe a l'editeur du _Recueil des
Historiens_. Aucune partie du paragraphe concernant Abelard, ni le
debut, ni la fin, ne se trouve dans le texte de la chronique de Tours,
imprime pour la premiere fois et par extraits dans l'_Amplissima
collectio_, de Martene et Durand (t. V, p. 917 et 1015
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