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ayes par les flammes, etouffes par la fumee, se cabrerent, de sorte que les hommes, malgre leurs efforts, ne purent, de ce cote, se faire un passage. Alors ils voulurent revenir sur l'autre porte, mais impossible de traverser les flammes et la fumee. La confusion etait a son comble; ceux de l'autre cote de la grange qui n'avaient le feu que d'un cote, s'etaient jetes en masse sur la porte contre laquelle nous etions couches en dehors et, par ce moyen, empecherent de l'ouvrir plus encore. De crainte que d'autres pussent y entrer, ils l'avaient fortement fermee avec une piece de bois mise en travers; en moins de deux minutes, tout etait en flammes; le feu, qui avait commence par la paille sur laquelle les hommes dormaient, s'etait vite communique au bois sec qui etait au-dessus de leurs tetes; quelques hommes qui, comme nous, etaient couches pres de la porte, voulurent l'ouvrir, mais ce fut inutilement, car elle s'ouvrait en dedans. Alors nous fumes temoins d'un tableau qu'il serait difficile de peindre. Ce n'etaient que des hurlements sourds et effrayants que l'on entendait; les malheureux que le feu devorait jetaient des cris epouvantables; ils montaient les uns sur les autres afin de se frayer un passage par le toit, mais, lorsqu'il y eut de l'air, les flammes commencerent a se faire jour, de sorte que, lorsqu'il y en avait qui paraissaient a demi brules, les habits en feu et les tetes sans cheveux, les flammes, qui sortaient avec impetuosite, et qui, ensuite, se balancaient par la force du vent, les refoulaient dans le fond de l'abime. Alors l'on n'entendait plus que des cris de rage, le feu n'etait plus qu'un feu mouvant, par les efforts convulsifs que tous ces malheureux faisaient en se debattant contre la mort: c'etait un vrai tableau de l'enfer. Du cote de la porte ou nous etions, sept hommes purent etre sauves en se faisant tirer par un endroit ou une planche avait ete arrachee. Le premier etait un officier de notre regiment. Encore avait-il les mains brulees et les habits dechires; les six autres etaient plus maltraites encore: il fut impossible d'en sauver davantage. Plusieurs se jeterent en bas du toit, mais a moitie brules, priant qu'on les achevat a coups de fusil. Pour ceux qui se presenterent apres, a l'endroit ou nous en avions sauve sept, ils ne purent etre retires, car ils etaient places en travers et deja etouffes par la fumee et par le poids des autres hommes qui etaient sur eux; il fallut les
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