FREE BOOKS

Author's List




PREV.   NEXT  
|<   136   137   138   139   140   141   142   143   144   145   146   147   148   149   150   151   152   153   154   155   156   157   158   159   160  
161   162   163   164   165   166   167   168   169   170   171   172   173   174   175   176   177   178   179   180   181   182   183   184   185   >>   >|  
-En voila un, crierent deux ou trois gendarmes en poussant contre le mur de la cour le jeune homme blesse, son fusil a creve dans sa main, il saigne. Le pauvre garcon tomba sur les genoux et tendit vers les gendarmes un bras suppliant; mais ceux-ci reculerent de quatre ou cinq pas, trois fusils s'abaisserent, et le malheureux, fusille presque a bout portant, tomba la face sur le pave. Cette scene horrible s'etait passee en moins de quelques secondes, sans que personne de nous, tenu en respect par une baionnette, eut pu intervenir. A ce moment un officier entra sous la porte, j'ecartai les baionnettes qui me menacaient et courus a lui. --Lieutenant, il se passe ici des choses monstrueuses, vos hommes sont fous; arretez-les. Et je lui montrai le cadavre etendu sur le pave de la cour. --Il avait tire, dit le lieutenant. --Mais non, il n'avait pas tire, pas plus que moi, pas plus que nous tous. Je suis officier comme vous, je vous donne ma parole de soldat que personne n'a tire ici. --Et qui me prouve cela? Le rouge me monta aux joues. --Ma parole. --Qui me prouve que vous etes soldat? Heureusement, je pensai au laisser-passer de la prefecture. Je le lui montrai. Il me fit alors ses excuses et ecouta mes explications. --C'est possible pour cette maison; mais il n'en est pas moins vrai qu'on a tire sur les lanciers; c'est un guet-apens. --J'etais sur le boulevard quand les lanciers ont paru, je vous affirme qu'on n'a pas tire. --Des hommes sont tombes de cheval. --Cela est possible, mais ils ne sont point tombes frappes par une balle; il est probable que dans un brusque mouvement pour suivre leur colonel, ils auront ete desarconnes; vous avez du voir comme moi que plusieurs etaient ivres. --Sergent, dit le lieutenant sans me repondre, appelez vos hommes. Puis, s'adressant au concierge: --Vous allez fermer votre porte, dit-il, et vous ne l'ouvrirez pour personne; ceux qui seront trouves dans la rue seront fusilles. Pendant plus de deux heures nous restames ainsi enfermes, entendant le canon dans le lointain, auquel se mela bientot le bruit d'une fusillade, analogue a celle qui avait suivi la charge des lanciers: les feux de peloton se succedaient sans relache et enflammerent tout le boulevard; c'etait a croire que Paris etait en feu depuis la Madeleine jusqu'a la Bastille. En realite il l'etait depuis la Chaussee-d'Antin jusqu'a la porte Saint-Denis, car c'etait a ce moment qu'ec
PREV.   NEXT  
|<   136   137   138   139   140   141   142   143   144   145   146   147   148   149   150   151   152   153   154   155   156   157   158   159   160  
161   162   163   164   165   166   167   168   169   170   171   172   173   174   175   176   177   178   179   180   181   182   183   184   185   >>   >|  



Top keywords:

personne

 

hommes

 

lanciers

 

boulevard

 

tombes

 

officier

 

moment

 

depuis

 
seront
 

prouve


soldat

 

parole

 
lieutenant
 
montrai
 

gendarmes

 

etaient

 

plusieurs

 

desarconnes

 

appelez

 

concierge


adressant
 

repondre

 

auront

 
Sergent
 

mouvement

 

affirme

 

contre

 

poussant

 

cheval

 

brusque


suivre

 

probable

 

frappes

 
colonel
 

ouvrirez

 
enflammerent
 

croire

 
relache
 
succedaient
 

charge


peloton
 

Chaussee

 
Madeleine
 

Bastille

 

realite

 

Pendant

 

heures

 

restames

 
fusilles
 

trouves