ers trouves sur lui
pouvaient le compromettre serieusement.
XXVI
J'avais a peine frappe a la porte de la rue de Reuilly qu'elle s'ouvrit
devant moi.
--Ce n'est pas monsieur, cria la domestique qui m'avait ouvert.
--Mon mari? ou est mon mari? s'ecria vivement madame de Planfoy.
Dans mon trouble, je n'avais eu souci que de mon inquietude; je n'avais
point pense a celle que j'allais allumer dans cette maison.
--Mon mari, mon mari, repeta madame de Planfoy.
Il fallait repondre. J'expliquai comment nous avions ete separes et
comment, ne le retrouvant pas, j'avais cru qu'il etait rentre chez
lui. Ces explications, par malheur, n'etaient pas de nature a calmer
l'angoisse de madame de Planfoy; je ne le comprenais que trop a mesure
que j'entassais paroles sur paroles.
--Il sera revenu a la barricade, dis-je enfin; je vais y retourner, le
retrouver et le ramener.
--Je vais avec vous, dit-elle.
Mais ses enfants se pendirent apres elle, et je parvins, grace a leur
aide, a l'empecher de sortir; je lui promis de ne pas prendre une minute
de repos avant d'avoir retrouve son mari, et je partis.
Dans la rue du Faubourg-Saint-Antoine, je retrouvai les representants
qui avaient ete au-devant des soldats: ceux-ci les ayant debordes, les
avaient laisses derriere eux; et les representants, sans perdre courage,
parcouraient le faubourg, en appelant le peuple aux armes. Mais leur
voix se perdait dans le vide; on les saluait en mettant la tete a
la fenetre, on criait quelquefois: Vive la Republique! mais on ne
descendait pas dans la rue pour les suivre et recommencer le combat.
Apres le depart des soldats, les curieux qui s'etaient sauves un peu
partout etaient revenus aux abords de la barricade. Ce fut en vain que
je cherchai M. de Planfoy dans ces groupes; je ne le vis nulle part. En
allant et venant, j'entendais raconter la mort du representant
Baudin, et cette mort, au lieu de produire l'intimidation, provoquait
l'exasperation. Ceux qui n'avaient pas voulu se joindre a lui exaltaient
maintenant son courage: mutuellement, on s'accusait de l'avoir laisse
tuer sans le soutenir. J'interrogeai deux ou trois de ceux qui disaient
avoir tout vu, mais on ne put pas me parler de M. de Planfoy. Enfin, je
trouvai un gamin de dix ou onze ans qui repondit a mes questions.
--Un vieux en chapeau de paille, hein! Oh! le bon chapeau; le soleil ne
le brulera pas maintenant, il a eu trop de precaution, il est a l'ombre:
les sol
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