de parties, reciproque entre les parties du doigt pour qu'il
soit courbe, commune au sujet et au siege pour qu'un homme soit assis.
3 deg. Qu'elles n'existent pas dans le sujet, grace a quelque objet
extrinseque, en sorte qu'elles ne puissent exister seules, comme la
propriete qui consiste pour un homme a posseder un boeuf ou un cheval.
4 deg. Que pour les ecarter, il ne soit pas necessaire d'ajouter une
substance au sujet, comme pour ecarter l'inanimation, il faut ajouter au
sujet une substance, l'ame."
[Note 124: "Sicut Abaelardus et sui, qui artem dialecticam non
obfuscando, sed diligentissime perscrutando dilucidant." (P. 490.)]
[Note 125: _Quasdam qualitates. Qualites_ doit etre entendu ici
largement, a la maniere moderne, dans le sens de modes en general, et
non dans le sens technique d'especes de la categorie de _qualite_.]
Voila les quatre conditions auxquelles une qualite ou plutot un attribut
du sujet est non-seulement une forme, mais une essence, d'un seul mot,
une forme essentielle.
Cet expose remarquable montre que, loin d'etre nominaliste, ou meme
conceptualiste a la maniere des modernes, Abelard admet qu'il y a
essence et realite meme hors de la substance, n'entendant par ce dernier
mot que le _substrat_ du sujet individuel. En outre de la substance, il
admet quelque chose qui n'est pas le simple accident. La substance etant
la matiere, c'est-a-dire ici le fond de l'etre, il faut a ce fond une
forme pour qu'il ait une nature speciale; cette forme qui en fait
l'essence est elle-meme une essence. Toutes les formes ne sont pas dans
ce cas. La forme essentielle est celle-la seulement que le sujet
ne produit pas de lui-meme, et qui n'a besoin pour etre, d'aucune
disposition, d'aucun objet etranger, pour s'aneantir, de l'addition
d'aucune substance.
La difference specifique est une forme essentielle, mais elle ne forme
de veritables especes que dans la categorie de la substance, sans etre
elle-meme une espece de cette categorie. Aux divers degres de cette
categorie sont les divers degres de l'etre veritable, par lesquels
la substance, etre en puissance, arrive a l'etre en acte. Ces degres
forment la gradation des essences.
Un dernier jugement sur cette doctrine.
Si l'on s'arrete au langage, elle se defendra mal. La distinction de la
matiere et de la forme ne s'est pas soutenue _in terminis_. Qu'est-ce
qu'une forme essentielle, ou du moins quelle sorte d'etre est cela? Le
mode d'existence en est p
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