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dans notre pensee la nature des etres. Ces differences fondamentales revelent et constituent les veritables essences, ou les grandes et naturelles divisions de l'ensemble des etres. Ces differences sont assez nombreuses; mais dans le nombre on doit distinguer celles que voici. Dans l'ensemble des etres accessibles aux sens d'abord se montrent certains caracteres generaux, communs a tous, et auxquels participe toute la masse inorganique, substance confuse qui ne se distingue de ce qui est plus general qu'elle que par l'attribut qui la rend sensible et que Descartes a nomme l'etendue. Si vous en retranchez la masse inorganique, vous aurez le regne organique (espece dont l'etre etendu est le genre); si vous en retranchez tout l'etre inanime, il vous reste l'etre anime (le genre animal); si vous retranchez ce qui, parmi les animes, n'a pas la raison, il vous restera l'animal raisonnable ou l'homme (espece humaine); et si, dans la totalite des animaux raisonnables, vous distinguez substance par substance, vous avez l'individu. Or, parler ainsi, c'est concevoir qu'il y a une essence determinee par chaque groupe d'attributs communs, une nature etendue, une nature organique, une nature animale, une nature humaine, une nature individuelle. On appelle aujourd'hui nature ou essence, ce qu'au temps d'Abelard on appelait genre ou espece, matiere ou forme; mais le fond des idees n'a pas sensiblement varie. Et lorsqu'il essaie, pour profondement distinguer l'espece de tout le reste, de determiner a quelles conditions la forme est une essence, il entreprend un travail difficile, et il fait plus que les philosophes modernes qui se sont bien hasardes (non pas tous) a reconnaitre qu'il y a telle chose que l'essence, mais dont aucun ne s'est aventure a dire ce que c'est. Ajouter, comme Abelard, que les essences veritables ne se rencontrent que dans la categorie de la substance, et que la forme specifique est en dehors de toute categorie, et surtout n'est a aucun titre dans celle de la qualite, c'est assurement traduire, avec l'exactitude scientifique de son art, cette pensee, que les qualites essentielles sont irrevocablement distinctes des qualites accidentelles, et que les essences ne sont pas de pures conceptions. Nous avons peut-etre passe la mesure dans cette exposition de la doctrine d'Abelard sur les universaux. C'est qu'elle nous paraissait encore incompletement connue, faute d'avoir ete completement restituee. Il en est en eff
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