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isez _denature_; il n'est plus que l'animal. En langage moderne, il perd son essence. Ceci amene et eclaire la question suivante: les formes sont-elles des essences? Les uns veulent qu'elles soient universellement des essences. Soit, mais alors, comme Socrate est un, ce qu'ils ne peuvent refuser d'accorder, il a l'unite. L'unite de Socrate est une, elle a donc l'unite pour forme substantielle, et celle-ci une autre, et ainsi a l'infini. On s'en tire en admettant je ne sais quelle reciprocite, _nescio quam reciprocicationem_. L'unite de Socrate est la forme de celle de Platon, celle de Platon la forme de celle de Socrate; c'est-a-dire qu'on ne peut eviter ou qu'une seule et meme essence soit la forme individualisee de plusieurs, ou qu'elle soit reciproquement ce qui recoit et ce qui donne la forme. Enfin, toutes les formes etant des essences, chaque individu, un par lui-meme, a son unite, ou chaque unite sujet a son unite forme, c'est-a-dire sa semblable dans une autre essence, puisque la forme est aussi une essence: il suit qu'il y a plus d'unites que de semblables; or, il doit y avoir autant de semblables que d'unites. Mais si l'on ajoute les semblables des unites formes, qui, etant essences, doivent aussi avoir chacune la leur, il se trouve qu'il y a plus de semblables que d'unites; et le tout donne un resultat absurde. Car il s'ensuivrait qu'il y a plus d'unites que d'unites, et plus de semblables que de semblables. Tout cela est un non-sens. Les autres ne veulent point admettre d'essences hors de la substance; ceux-ci seront obliges de dire, et peut-etre avec raison, que les vertus, les vices, les couleurs ne sont pas quelque chose. C'est aux sages d'en juger, dit notre anonyme, et il passe outre. Mais il ajoute qu'il n'y a plus qu'une troisieme opinion; c'est celle qui entend que certaines formes soient des essences, et certaines autres non. "Ainsi le veulent Abelard et les siens, qui portent la clarte dans l'art dialectique, parce qu'au lieu de l'embrouiller, ils le scrutent avec le soin le plus scrupuleux[124]. Pour eux, les seules formes qui soient des essences sont certaines qualites[125] qui sont dans les conditions suivantes. 1 deg. Il faut qu'elles soient dans le sujet, en telle sorte que le sujet ne suffise pas pour qu'elles existent. Par exemple, le sujet suffit a l'existence des quantites. 2 deg. Qu'une disposition de parties ne soit pas necessaire a leur existence, comme il faut une disposition
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