rues,
noires, sans melange de paille ni de gravier. L'etage inferieur est un
mastaba a base carree ou rectangulaire, dont le plus long cote atteint
quelquefois douze ou quinze metres; les murs sont perpendiculaires
et rarement assez eleves pour qu'un homme puisse se tenir debout a
l'interieur. Sur cette facon de socle se dresse une pyramide pointue,
dont la hauteur varie entre quatre et dix metres, et dont les faces
etaient revetues d'une couche de pise unie, peinte en blanc. La mauvaise
qualite du sol a empeche qu'on y creusat la salle funeraire; on s'est
donc resigne a la cacher dans la maconnerie. Une sorte de chambre ou
plutot de four, voute en encorbellement, a ete menage au centre et
abrite souvent la momie (Fig.140); plus souvent encore, le caveau a ete
pratique moitie dans le mastaba, moitie dans les fondations, et le vide
superieur n'est la que pour servir de degagement (Fig.141). Dans bien
des cas, il n'y avait aucune chapelle exterieure; la stele, posee sur le
soubassement ou encadree exterieurement sur la face, marque l'endroit du
sacrifice. Ailleurs, on a construit en avancee un vestibule carre ou
les parents s'assemblaient (Fig.142). Assez rarement un mur d'enceinte
construit a hauteur d'appui enveloppe le monument et delimite le terrain
qui lui appartenait. Cette forme mixte demeura fort en usage dans les
cimetieres de Thebes, a partir des premieres annees du moyen empire.
Plusieurs rois de la XIe dynastie et les grands personnages de leur cour
se firent edifier a Drah aboul Neggah des tombes semblables a celles
d'Abydos (Fig.143). Pendant les siecles suivants, les proportions
relatives du mastaba et de la pyramide se modifierent; le mastaba, qui
n'etait souvent qu'un soubassement insignifiant, reprit peu a peu sa
hauteur primitive, tandis que la pyramide s'abaissa et finit par n'etre
plus qu'un pyramidion sans importance (Fig.144). Tous ceux de ces
tombeaux qui ornaient les necropoles thebaines a l'epoque des Ramessides
ont peri, mais les peintures contemporaines nous en font connaitre les
nombreuses varietes, et la chapelle d'un des Apis morts sous
Amenhotpou III est encore la pour prouver que la mode s'en etait etendue
a Memphis. Du pyramidion, quelques traces subsistent a peine; mais le
mastaba est intact. C'est un massif en calcaire, carre, monte sur un
soubassement, etaye de quatre colonnes aux angles et borde d'une
corniche evasee; un escalier de cinq marches mene a la chambre
interieure (Fig.145).
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