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de vous, c'est parce que M. le comte avait calcule que vous arriveriez a cette heure-ci; il a voulu que je sois la pour vous rassurer. Je trouvai mon pere allonge dans un fauteuil, et comme je m'attendais a le voir etendu dans son lit, je fus tout d'abord reconforte. Il n'etait point si mal que j'avais craint. Mais apres quelques minutes d'examen, cette impression premiere s'effaca; il etait bien amaigri, bien pali, et sous la lumiere de la lampe concentree sur la table par un grand abat-jour, sa main decoloree semblait transparente. --J'ai voulu me lever pour te recevoir, me dit-il; j'etais certain que tu arriverais ce soir; j'avais etudie l'_Indicateur des chemins de fer_, et j'avais fait mon calcul de Marseille a Lyon et de Lyon a Chalon; seulement, je me demandais si a Lyon tu prendrais le bateau a vapeur ou si tu continuerais en diligence. Ordinairement la voix de mon pere etait pleine, sonore et harmonieusement soutenue; je fus frappe de l'alteration qu'elle avait subie: elle etait chantante, aigue et, par intervalles, elle prenait des intonations rauques comme dans l'enrouement; parfois aussi les levres s'agitaient sans qu'il sortit aucun son; des syllabes etaient aussi completement supprimees. Mon pere remarqua le mouvement de surprise douloureuse qui se produisit en moi, et, me tendant affectueusement la main: --Il est vrai que je suis change, mon cher Guillaume, mais tout n'est pas perdu. Tu verras le docteur demain, et il te repetera sans doute ce qu'il m'affirme tous les jours, c'est-a-dire que je n'ai point de veritable maladie: seulement une grande faiblesse. Avec des soins les forces reviendront, et avec les forces la sante se retablira. Il me sembla qu'il disait cela pour me donner de l'esperance, mais qu'il ne croyait pas lui-meme a ses propres paroles. --Maintenant, dit-il, tu vas souper. Je voulus me defendre en disant que j'avais dine a Tonnerre; mais il ne m'ecouta point, et il commanda a Felix de me servir. --Ne crains pas de me fatiguer, dit-il, au contraire tu me ranimes! Je t'ai fait preparer un souper que tu aimais autrefois quand nous revenions ensemble du theatre, et je me fais fete de te le voir manger. Qu'aimais-tu autrefois? --La mayonnaise de volaille. --Eh bien! tu as pour ce soir une mayonnaise. Allons, mets-toi a table et tache de retrouver ton bel appetit de quinze ans. Je me levai pour passer dans la salle a manger, mais il me retint: --Tu vas souper
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