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A tort ou a raison, je supposais que ce dernier paquet etait le plus important de tous; et le nom du personnage a qui je devais le rendre, son role dans les evenements politiques de ces vingt dernieres annees, son caractere, ses relations avec des partis opposes me faisaient une loi de ne pas agir a la legere. Je passai la une heure d'incertitude penible, decide a rester, decide a partir, et trouvant alternativement autant de bonnes raisons pour une resolution que pour l'autre. Mon devoir de soldat et mon amour me poussaient vers Marseille; mon engagement envers mon pere me retenait a Paris. Enfin ce fut ce dernier parti qui l'emporta: douze heures de retard n'avaient pas grande importance maintenant. Que ferais-je a Marseille trois jours apres que la nouvelle de la revolution y serait parvenue? Mon regiment, mes camarades et mes soldats se seraient prononces depuis longtemps. Il ne fallait pas que l'influence de Clotilde pesat sur moi pour m'empecher de remplir la promesse que j'avais faite a mon pere. Ce n'etait qu'un retard de quelques heures, que j'abregerais d'ailleurs en prenant le lendemain matin le train de grande vitesse. J'attendis encore. Mais les heures s'ajouterent aux heures; a huit heures du soir mon personnage n'etait pas de retour. Je laissai un mot pour dire que je reviendrais dans la soiree et je rentrai dans Paris. Chose bizarre et qui doit paraitre invraisemblable, les boulevards n'etaient pas deserts et les magasins n'etaient pas fermes. Il y avait foule au contraire sur les trottoirs et dans les restaurants; dans les cafes on voyait le public habituel de ces etablissements. Aux fenetres d'un de ces restaurants qui recoit ordinairement les noces de la petite bourgeoisie, j'apercus une illumination eblouissante; on dansait, et l'on entendait de la chaussee les grincements du violon et les notes eclatantes du cornet a piston. C'etait a croire qu'on marchait endormi et qu'on revait. Ou donc etait Paris? A onze heures, je retournai aux Champs-Elysees; meme absence. J'attendis de nouveau, cette fois jusqu'a une heure du matin. Enfin, a une heure, je laissai une nouvelle lettre pour annoncer que je reviendrais le lendemain matin, a six heures. XXIV Etant donne le caractere du personnage que je devais voir, il fallait conclure de son absence qu'il ne trouvait pas prudent de rentrer chez lui, soit qu'il eut peur d'etre arrete comme tant de representants l'avaient ete, soit, ce
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