ns.
[Note 1: _Histoire de France_, in-4. deg., edition de 1722, p. 302.]
Je crois pouvoir encore avancer que la reine Blanche a ete plus
recommandable par ses vertus civiles, morales et politiques, que toutes
les princesses qui, apres elle, ont ete associees a la couronne de
France. Ce n'est pas que je veuille depriser celles-ci, parce que la
Providence ne leur avait pas donne les talens superieurs dont elle avait
pourvu la reine Blanche. Il leur suffisait d'avoir les vertus qui les
rendaient cheres a leurs epoux et a la nation francaise, telle que la
reine Marguerite, femme de saint Louis; Jeanne de Bourbon, femme de
Charles V, dit le Sage; Marie d'Anjou, femme de Charles VII; Agnes de
Bourgogne, femme de Charles, duc de Bourbon; Anne de Bretagne, femme de
Louis XII; Louise de Savoie, mere de Francois 1er; Marguerite de Valois,
soeur de ce prince, reine de Navarre, et plusieurs autres que je
pourrais nommer, qui ont aide leurs epoux dans les fonctions de la
royaute.
Si je parcours l'histoire des autres etats de l'Europe, j'y trouve
plusieurs femmes celebres[1] qui y tiennent un rang distingue. C'est
Philippe de Hainaut, epouse d'Edouard III, roi d'Angleterre; Marguerite
d'Anjou, femme de Henri VI, roi de la meme nation; Marguerite de
Valdemard, reine de Danemarck; Marguerite d'Autriche, fille de
l'empereur Maximilien 1er, gouvernante des Pays-Bas; Catherine
Alexiowna, imperatrice des Russies. Mais, sur toutes ces illustres
femmes, je crois pouvoir donner la preference a Marie-Therese
d'Autriche, imperatrice-reine de Hongrie et de Boheme, pour en faire un
juste parallele avec la reine Blanche. Cette princesse joint a un genie
superieur une prudence dirigee par le plus solide jugement et par une
experience consommee. Nous l'avons vue triompher, par son courage, de
tous ses ennemis, et affermir sur la tete de l'empereur son epoux la
couronne imperiale, qu'une fausse politique, dirigee par l'interet et
par la jalousie, voulait lui ravir. Enfin, par l'alliance qu'elle a
faite de l'archiduchesse Marie-Antoinette, sa fille, avec notre auguste
monarque, elle a comble les voeux de toute la nation francaise, qui se
promet une longue suite de prosperites de l'union de ces deux illustres
epoux, et des vertus qu'on voit deja briller dans toutes leurs
actions[2].
[Note 1: J'ai fait l'eloge de ces princesses dans l'_Histoire abregee
des philosophes et des femmes celebres_, que j'ai donnee au public. On
peut la consulter.]
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