ent d'ici, et on peut etre assure qu'ils veilleront sur les jours du
roi. Mais, en fait d'action, je n'en connais qu'une! En fait de juges,
je n'en connais qu'un! Le voici...
En meme temps, il tira son poignard.
--A mort! dit Chalabre. A mort, sire! Il n'y a que les morts qui ne
frappent pas!
--Je vous assure, sire, fit Sainte-Maline a son tour, que nous nous
chargerons et du jugement et de l'execution...
Pendant quelques minutes, il y eut dans la chambre du roi une rumeur
assourdie, chacun voulant dire son mot, chacun proposant son plan
d'attaque. Enfin, Catherine de Medicis, qui avait ecoute toute cette
explosion en souriant, les calma d'un geste et dit:
--Mes braves amis, vous etes de hardis compagnons, tous, et le roi vous
devra la vie... il ne l'oubliera pas...
--Oui, oui! Nous marchons pour notre compte autant que pour celui du
roi!...
La reine savait parfaitement de quelle haine etaient animes ces
gentilshommes. Mais il ne lui deplaisait pas d'en avoir provoque
l'explosion. Elle reprit:
--Nous sommes donc tous d'accord? Il faut que Guise meure?...
Le roi s'etait tourne vers le feu et chauffait ses mains pales.
--Qu'il meure!...
Il semblait se desinteresser de l'effrayante question qui s'agitait
autour de lui.
Il reste donc a savoir ou, quand, comment le scelerat felon sera frappe,
continua Catherine.
--Tout de suite! s'ecria Montsery.
--Mes bons et braves amis, dit Catherine, ce n'est pas le tout que de
tailler. Il faut encore savoir recoudre. C'est a quoi le roi et moi nous
devons songer. Il faut donc que toutes nos precautions soient prises
pour l'heure meme qui suivra la mort du duc. Or, nous avons encore deux
ou trois jours devant nous. Ne precipitons rien et faisons les choses
raisonnablement. Nous avons trois points a elucider: ou? quand?
comment?... Ou?... Ni chez lui, ni dans la rue: c'est ici meme, dans
l'appartement du roi, que doit se faire la chose. Quand? Nous le
saurons peut-etre demain matin. Comment? C'est le plan que je vais vous
exposer...
XXXI
AUX APPROCHES DE NOEL (suite)
Le soir de ce jour ou des decisions supremes furent prises chez le roi,
nous penetrons dans une auberge d'assez pauvre apparence, qui avoisine
le chateau, et qui s'appelait a cause de cela l'hotellerie du Chateau.
Dans une chambre du premier etage, le chevalier de Pardaillan allait et
venait, a la lueur d'une chandelle fumeuse qui semblait n'etre la que
pour mieux montrer les ten
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