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'homme que tu voulais aimer! Tu avais dix ans de souffrance dans le coeur, tu avais depuis dix ans une soif inextinguible de bonheur, et c'etait la le roseau sur lequel tu voulais t'appuyer! Toi, m'aimer! Mon pauvre George, cela m'a fait fremir. Je t'ai rendue si malheureuse! Et quels malheurs plus terribles n'ai-je pas encore ete sur le point de te causer! Je le verrai longtemps, mon George, ce visage pali par les veilles, qui s'est penche dix-huit nuits sur mon chevet, je te verrai longtemps dans cette chambre funeste ou tant de larmes ont coule. Pauvre George, pauvre chere enfant! Tu t'etais trompee, tu t'es crue ma maitresse, tu n'etais que ma mere. Le ciel nous avait faits l'un pour l'autre; nos intelligences, dans leur sphere elevee, se sont reconnues comme deux oiseaux des montagnes; elles ont vole l'une vers l'autre; mais l'etreinte a ete trop forte. C'est un inceste que nous commettions. "Eh bien! mon unique amie, j'ai ete presque un bourreau pour toi, du moins dans ces derniers temps. Je t'ai fait beaucoup souffrir; mais, Dieu soit loue, ce que je pouvais faire de pis encore, je ne l'ai pas fait. Oh! mon enfant, tu vis, tu es belle, tu es jeune, tu te promenes sous le plus beau ciel du monde, appuyee sur un homme dont le coeur est digne de toi. Brave jeune homme! Dis-lui combien je l'aime, et que je ne puis retenir mes larmes en pensant a lui. Eh bien! je ne t'ai donc pas derobee a la Providence, je n'ai donc pas detourne de toi la main qu'il te fallait pour etre heureuse! J'ai fait peut-etre, en te quittant, la chose la plus simple du monde, mais je l'ai faite; mon coeur se dilate malgre mes larmes; j'emporte avec moi deux etranges compagnes, une tristesse et une joie sans fin. Quand tu passeras le Simplon, pense a moi, George. C'etait la premiere fois que les spectres eternels des Alpes se levaient devant moi, dans leur force et dans leur calme. J'etais seul dans le cabriolet, je ne sais comment rendre ce que j'ai eprouve. Il me semblait que ces geants me parlaient de toutes les grandeurs sorties de la main de Dieu. "Je ne suis qu'un enfant, me suis-je ecrie, mais j'ai deux grands amis, et ils sont heureux." "Ecris-moi, mon George: sois sure que je vais m'occuper de tes affaires. Que mon amitie ne te soit jamais importune; respecte-la, cette amitie plus ardente que l'amour; c'est tout ce qu'il y a de bon en moi. Pense a cela, c'est l'ouvrage de Dieu; tu es le fil qui me rattache a lui; pense a la vie qui
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