fit El Torero, qu'est-ce donc cette histoire d'enlevement
qu'El Chico est venu nous raconter?
--C'est la verite pure, dit la Giralda, qui cherchait a demeler ou il
voulait en venir.
--Vous avez ete enlevee? Reellement? Par Centurion?
--Par Centurion.
--Mais Centurion, dans ces sortes d'affaires, n'agit pas pour son propre
compte.
--Je vous entends. Cesar. Centurion est le bras droit de don Almaran.
Ayant prononce ce nom, elle percut le fremissement de son amant, qui la
tenait par le bras.
Simplement, don Cesar etait jaloux.
Cependant, El Torero, apres un instant de silence, reprenait d'une voix
qui tremblait:
--Comment se fait-il que, vous sachant au pouvoir de ce monstre que
vous pretendiez abhorrer, je vous ai vue si calme et si tranquille, ne
cherchant meme pas a vous sauver, ce qui vous eut ete pourtant tres
facile.
Giralda aurait pu repondre que, pour fuir comme le disait son amant,
il aurait fallu qu'elle n'eut pas ete endormie par un narcotique'assez
puissant pour que lui-meme l'ai crue morte un moment. Elle se contenta
de repondre en souriant:
--C'est que, cette fois. Centurion n'agissait pas pour le compte de
celui que vous savez.
--Ah! fit El Torero plus inquiet encore, pour qui donc alors?
--Pour la princesse, dit Giralda en riant.
--La princesse!... Je ne comprends plus.
--Vous allez comprendre, dit la Giralda soudain serieuse. Ecoutez-moi,
Cesar. Vous savez que j'etais partie a la recherche de mes parents?
--Eh bien? Vous avez ete encore decue?
--Non, Cesar, cette fois je sais, dit tristement la Giralda.
--Vous connaissez votre famille?
--Je sais que mon pere et ma mere ne sont plus, sanglota la jeune fille.
--Helas! c'etait a prevoir, dit El Torero en la prenant tendrement dans
ses bras. Et ce pere, cette mere, etaient-ce des gens de qualite, comme
vous le pensiez?
--Non, Cesar, cette fois je sais, dit tristement la jeune fille. Mon
pere et ma mere etaient des gens du peuple. Des pauvres gens, tres
pauvres, puisqu'ils durent m'abandonner, ne pouvant me nourrir. Votre
fiancee. Cesar, n'est meme pas fille de petite noblesse. C'est une fille
du peuple.
Don Cesar la serra plus fortement dans ses bras.
--Pauvre Giralda! dit-il avec une tendresse infinie. Je vous aimerai
davantage, puisqu'il en est ainsi. Je serai tout pour vous, comme vous
etes tout pour moi.
La Giralda releva son gracieux visage et, a travers ses larmes, elle eut
un sourire a l'adresse d
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