Et, tout a coup, Pardaillan eut un eblouissement. Il lui avait semble,
la, devant lui, en travers de cette muraille qui se dressait a quelques
pas d'eux, il lui avait semble voir scintiller des etoiles.
--Nous approchons de la sortie? demanda-t-il a voix basse.
--Pas encore, seigneur, repondit El Chico.
--Il m'avait semble cependant... Morbleu! je ne me trompe pas! Voici que
je vois de nouveau des etoiles.
Ils approchaient de la muraille et, devant eux, en effet, Pardaillan
voyait scintiller non pas des etoiles, comme il l'avait cru de prime
abord, mais des lumieres assez nombreuses.
Son premier mouvement fut de mettre la dague au poing en murmurant:
--Tu avais raison, petit, je crois qu'il va falloir en decoudre.
Le nain ne repondit pas. Il savait sans doute a quoi s'en tenir sur
le compte de ces lumieres, car, sans en avoir l'air, il poussait tout
doucement Pardaillan, place a sa gauche. Cette manoeuvre avait pour but
de lui derober la vue de ces lumieres, en le poussant hors du rayon ou
elles etaient visibles. Mais l'attention de Pardaillan etait eveillee
maintenant, et rien ni personne au monde n'aurait pu le detourner.
Cependant, comme s'il n'avait rien remarque, le Chico voulait continuer
son chemin en tournant sur sa gauche.
--Un instant, murmura Pardaillan. Je suis curieux, moi, si tu ne l'es
pas. Je veux voir ce qui se passe la.
Les lumieres jaillissaient d'une excavation placee devant lui.
Pardaillan se pencha et regarda; mais, aussitot, il se redressa, en
faisant entendre un sifflement.
--Venez, seigneur, insista desesperement le Chico. Venez, vous verrez
que, tout a l'heure, il sera trop tard!
D'un geste doux mais tres ferme, Pardaillan lui imposa silence et,
se penchant de nouveau, il se mit a regarder et a ecouter avec une
attention soutenue, pendant que le nain, voyant l'inutilite de ses
efforts, se resignait et, le dos appuye au mur, les bras croises,
attendait le bon plaisir de son compagnon.
Que voyait donc Pardaillan qui l'interessait a ce point? Ceci:
On se souvient que Fausta etait descendue dans les souterrains de sa
maison, accompagnee de Centurion. Fausta avait deplace une pierre de la
muraille et avait ordonne a Centurion de regarder par ce trou afin de
lui prouver que, par la, invisible, on pouvait assister a tout ce qui se
passait dans cette etrange grotte amenagee en salle de reunion. Fausta
avait neglige ou dedaigne de refermer l'ouverture et le hasard venait
d'a
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