qu'il n'y avait la
aucune issue.
Arrive au mur, il frappa dessus trois coups du pommeau de la rapiere
qu'il venait de ramasser.
La muraille s'ouvrit d'elle-meme.
Avant de sortir, il se retourna. Centurion et ses hommes, revenus
de leur stupeur, se lancaient a sa poursuite. Les trois ordinaires
eux-memes, le voyant arme, chargeaient de leur cote. Le rire clair de
Pardaillan fusa plus ironique que jamais. Il lanca:
--Trop tard!
Quand la bande hurlante et menacante arriva, elle se heurta a la
muraille qui s'etait refermee d'elle-meme.
Honteux, furieux, ils se mirent a frapper le mur a coups redoubles.
Trois hommes de Centurion souleverent peniblement une de ces banquettes
que le chevalier avait maniee avec tant de facilite et s'en servirent de
belier sans reussir davantage a ebranler le mur.
Extenues, ils se resignerent a abandonner la poursuite, et, piteux, ils
se rangerent autour de Fausta. Centurion surtout etait tres inquiet. Il
s'attendait a des reproches sanglants. Sainte-Maline, Chalabre, Montsery
n'etaient pas tres rassures non plus.
A la grande surprise de tous, Fausta ne fit aucun reproche. Elle savait,
elle, que Pardaillan devait sortir vainqueur de la lutte. Donc elle se
contenta de dire:
--Ramassez ces hommes, qu'on leur donne les soins que necessite leur
etat. Vous distribuerez a chacun cent livres a titre de gratification.
Ils ont fait ce qu'ils ont pu, je n'ai rien a dire.
Une rumeur joyeuse accueillit ces paroles. En un clin'd'oeil les eclopes
furent enleves.
Demeuree seule, Fausta resta immobile sur la banquette ou elle s'etait
assise, cherchant, combinant, mettant en oeuvre toutes les ressources de
son esprit si fertile en inventions de toutes sortes. Que voulait-elle?
Peut-etre ne le savait-elle pas tres bien elle-meme. Toujours est-il
que, de temps en temps, elle prononcait un mot, toujours le meme:
--La folie!...
Enfin, ayant sans doute trouve la solution tant cherchee, elle se leva,
rejoignit ses gardes du corps et remonta dans ses appartements.
Tandis que les ordinaires, sur un signe d'elle, s'installaient dans le
vestibule, elle penetra dans son cabinet, suivie de Centurion a qui elle
donna des instructions claires et minutieuses, ensuite de quoi le bravo
quitta la maison des Cypres et rentra dans Seville. Fausta attendit dans
son cabinet. Une demi-heure apres, sa litiere l'attendait devant le
perron. Elle y monta. Autour caracolaient ses gardes ordinaires:
Montsery
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