ent etendus. Des draps
blancs et des couvertures achevaient de lui donner l'apparence d'un lit
confortable.
Il y avait une autre caisse amenagee comme un buffet. Il y avait un
petit coffre solide, muni de grosses serrures, s'il vous plait, une
petite table, deux petits escabeaux, de menus ustensiles de menage, tout
cela reluisant de proprete. On eut dit l'interieur d'une poupee.
C'etait le palais d'El Chico. Le reduit etait aere par un soupirail
devant lequel El Chico avait installe lui-meme et rudimentairement un
volet de bois.
Ayant allume sa chandelle, le nain eut la precaution de pousser le
volet. Mais il ne referma pas la plaque qui masquait l'entree de sa
demeure. Il etait si sur que nul ne le pouvait surprendre par la!
Ce que Fausta apprehendait si vivement s'etait realise. Pardaillan
n'etait pas mort par le poison.
Apres quelques heures d'un sommeil qui ressemblait a la mort, le reveil
se fit tres lentement. Pardaillan se mit sur son seant et considera d'un
oeil trouble l'etrange lieu ou il se trouvait. Sous l'influence des
emanations soporifiques dont l'air avait ete sature, son cerveau
engourdi subissait comme une sorte d'ivresse qui abolissait la memoire
et paralysait l'intelligence.
Peu a peu, ces effets stupefiants se dissiperent, le cerveau se degagea,
la memoire lui revint; il retrouva toute sa conscience, et, avec elle,
il retrouva ce sang-froid qui le faisait si redoutable.
Il ne fut d'ailleurs pas etonne de se voir vivant.
Pardaillan pensait--et du diable s'il savait pourquoi--qu'il echapperait
au hideux supplice que lui reservait Fausta. Le pensant, il le disait
sans meme songer aux consequences facheuses que sa franchise pouvait
avoir.
Donc, ayant recouvre ses esprits, il ne fut pas etonne de voir qu'il
avait echappe au poison. Il gouailla:
"Mme Fausta joue vraiment de malheur avec moi! Son poison a fait long
feu. Je le lui avais bien dit. Maintenant, il ne me reste plus qu'a
realiser la seconde partie de ma prediction qui est, si j'ai bonne
memoire, que je dois sortir d'ici avant que la faim et la soif ne
m'aient terrasse, ainsi qu'en a decide cette bonne Mme Fausta qui me
comble vraiment de ses attentions."
Sortir d'ici, comme disait si simplement le chevalier, apparaissait
pourtant comme une entreprise plutot energique. Il n'y pensa pas un
instant et murmura:
"Voyons! depuis ce matin, je me debats dans une foule de lieux divers
qui sont des merveilles de mecanique, comm
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