touchait le mur. Il fit tournoyer la
corde et la lanca contre l'arbre. A la seconde tentative, les crampons
se prirent dans les branches de l'arbre. Il tira sur la corde: elle tint
bon.
Alors, il se mit a grimper avec la souplesse d'un jeune chat. Bientot,
il fut dans l'arbre. Il enroula la corde autour de son cou et se laissa
glisser a terre.
Prudemment, il se dirigea vers le cypres ou il avait cache son tresor.
Il prit le sac de Fausta, auquel il avait attache la bourse de don
Cesar. Quelques minutes plus tard, il etait hors de la maison, ayant
parfaitement reussi son expedition.
Il replaca la corde, ou il l'avait prise et se dirigea droit vers le
fleuve, non sans s'assurer, d'un coup d'oeil circulaire, que nul ne
l'observait.
On avait construit la une sorte de quai a pic, au fond duquel,
maintenues par une solide maconnerie, les eaux basses roulaient
lentement. A une faible distance du sol, et hors de l'atteinte des eaux,
il y avait une bouche, un trou noir, ferme par une grille de fer dont
les barreaux croises etaient enormes et tres rapproches.
El Chico se suspendit dans le vide, au-dessus de cette bouche, et, avec
une adresse qui denotait une grande habitude, il se trouva bientot
cramponne a la grille. Il saisit un des barreaux, scie depuis longtemps
sans doute, et le deplaca sans effort. Cela fit une ouverture carree au
travers de laquelle un homme mince et petit n'aurait pu passer et par
laquelle il se laissa glisser tres facilement, apres avoir remis le
barreau en place.
Il se trouva dans un conduit tapisse de sable fin et de voute tres
basse, bien que le nain put s'y tenir droit. Ce couloir etait coupe en
differents endroits par des murs epais qui etaient charges d'arreter
les incursions indiscretes. Seulement, dans chacun de ces murs, des
ouvertures avaient ete menagees, habilement dissimulees et actionnees au
moyen de ressorts caches, dont Fausta ignorait l'existence, sans quoi
elle n'eut pas manque de prendre les precautions necessaires pour se
mettre a l'abri d'une irruption inattendue.
El Chico paraissait connaitre a merveille tous les tours et detours
du souterrain ainsi que les differentes manieres d'ouvrir les portes
secretes, car il allait sans hesitation. Comment connaissait-il ces
secrets? Par hasard sans doute. Le nain avait du decouvrir fortuitement
la premiere ouverture. Faible comme il etait, sans appui, a la merci du
premier venu, il avait compris qu'il pouvait se creer la une
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