FREE BOOKS

Author's List




PREV.   NEXT  
|<   83   84   85   86   87   88   89   90   91   92   93   94   95   96   97   98   99   100   101   102   103   104   105   106   107  
108   109   110   111   112   113   114   115   116   117   118   119   120   121   122   123   124   125   126   127   128   129   130   131   132   >>   >|  
Mais aussitot il s'arreta, suffoque, ne trouvant plus les mots. Tout son corps tremblait. Maintenant qu'il etait la, il ne savait plus que faire ni que dire. Il etait venu pour la revoir, dans un elan de tendresse et de remords irresistible et il n'avait pas une parole, pas un geste, pour exprimer le tumulte de ses sentiments. Il considerait Sidonie, qui gardait un mutisme farouche, et ses levres fremissaient, sans articuler un son. Enfin, d'un effort violent, il put begayer: --Sidonie ... puis-je encore venir te voir? Elle ne dit rien, les bobines tambourinaient sur le carton glace, mais elle inclina la tete, comme en signe d'acquiescement. La mere se tenait droite et figee devant le feu; les petites soeurs demeuraient immobiles, leurs beaux yeux clairs fixes sur lui. --Sidonie ..., reprit-il avec angoisse, je ne peux plus vivre ainsi, il me faut te revoir. De nouveau elle inclina la tete, sans repondre. Elle aussi semblait incapable de parler. Elle releva ses yeux mouilles de larmes, les tint longuement fixes sur lui. Il se precipita, lui prit les mains, les serra convulsivement. Un sanglot brusque s'echappa de sa gorge. La mere vint vers lui, avanca une chaise et dit: --Asseyez-vous, monsieur Triphon. Il s'assit.... Il s'assit tout pres de Sidonie et la regarda avec tendresse. Sa respiration etait oppressee et haletante. La sueur perlait sur son front. La presence importune des deux petites soeurs ebahies et curieuses le genait. Il les regardait avec impatience, comme pour les faire partir. Intimidees, elles baisserent la tete et se remirent machinalement au travail. Les bobines tapotaient doucement. Peut-etre, si elles n'avaient pas ete la, les mots qu'il fallait dire lui seraient-ils venus. Maintenant, il ne trouvait que cette banalite, qui sonnait, discordante, a ses propres oreilles: --Comment vas-tu, Sidonie? Elle se remit a pleurer. Aussi, cette question! Il n'aurait rien pu lui demander de plus maladroit ni de plus stupide: il le sentait. --Comment voulez-vous que j'aille! repondit-elle enfin, profondement navree. Il la regarda a la derobee. Ses joues tendres avaient conserve de leur fraicheur et le profil etait reste fin et pur, un peu aminci sous les beaux cheveux bruns ondules. La taille s'alourdissait.... Il essaya de se ressaisir, mais son esprit demeurait agite et trouble. Il sentait des lacunes dans son cerveau. Que venait-il faire? Quel etait son but? Il l'ignorait lui-meme. Les
PREV.   NEXT  
|<   83   84   85   86   87   88   89   90   91   92   93   94   95   96   97   98   99   100   101   102   103   104   105   106   107  
108   109   110   111   112   113   114   115   116   117   118   119   120   121   122   123   124   125   126   127   128   129   130   131   132   >>   >|  



Top keywords:
Sidonie
 

sentait

 

Comment

 

inclina

 

avaient

 

revoir

 

regarda

 

petites

 

soeurs

 
bobines

tendresse

 

Maintenant

 

banalite

 

sonnait

 

perlait

 

oreilles

 

propres

 
discordante
 
Intimidees
 
partir

presence

 

baisserent

 

remirent

 

impatience

 

regardait

 

ebahies

 

curieuses

 

importune

 
genait
 

machinalement


fallait
 
seraient
 

travail

 
tapotaient
 
doucement
 
trouvait
 

profondement

 

alourdissait

 
taille
 
essaya

ressaisir
 

esprit

 

ondules

 
aminci
 
cheveux
 

demeurait

 

ignorait

 

venait

 

trouble

 

lacunes