ra Violetta. Mon pere est donc parti!...
Charles saisit la main de la jeune fille.
--Chere ame, dit-il, violemment ramene du reve a la realite, je vais
savoir ou est votre pere, et nous irons le rejoindre... ne craignez
rien... il nous attend...
Sur ces mots, il s'elanca dans la grande salle ou se tenait le jeune
gentilhomme annonce et Violetta attendit, palpitante mais rassuree...
car que pouvait-elle craindre la ou se trouvait celui qui etait son
fiance?...
Le jeune duc salua avec politesse celui qu'il pouvait considerer comme
un ami. Le messager s'inclina et demanda:
--C'est bien a Monseigneur Charles de Valois, comte d'Auvergne et duc
d'Angouleme que j'ai l'honneur de parler?
--Une femme! murmura Charles. Oui... monsieur, repondit-il en appuyant
sur ce dernier mot.
--Monseigneur, reprit la Fausta, mon nom ne vous apprendrait rien. C'est
le nom d'une pauvre femme trahie, trompee, bafouee, reduite au desespoir
par l'homme qui regne en ce moment sur Paris...
--Le duc de Guise!
--Oui. Et c'est pour me venger de lui, du moins je l'espere, que j'ai
pris ce costume qui m'a permis d'entrer dans Paris et de m'y mouvoir
a l'aise. Ce que je vous en dis, c'est seulement pour m'excuser de
demeurer simplement pour vous la messagere de vos amis.
--Oh! madame, il n'est pas besoin d'excuse. Je serais indigne du nom que
je porte si, en vous demandant votre nom, je jetais une seule inquietude
dans votre esprit. Votre cause d'ailleurs m'est sympathique, puisque
vous aussi vous etes une victime de Guise.
--Ne parlons donc plus de cet homme, dit Fausta en prenant place dans
le fauteuil que lui designait Charles, et venons-en au message que j'ai
accepte de vous transmettre.
La position de Fausta etait perilleuse. Elle savait peu de choses. Et ce
qu'elle ne savait pas, il fallait obliger Charles a le dire lui-meme.
--Monseigneur, dit-elle, permettez-moi une question. Vos trois amis
m'ont paru s'inquieter fort d'un detail auquel en ma qualite de femme...
qui a aime et souffert... je me suis vivement interessee. La jeune
fille, qu'ils nommaient Violetta, est-elle encore ici, dans cet hotel?
--Elle y est, dit Charles sans aucun soupcon.
--Loue soit le seigneur! M. de Pardaillan sera bien heureux. Car c'est
lui surtout qui m'a semble inquiet... Sans doute il aime cette jeune
fille?... dit-elle.
--Pardaillan aime sans doute Violetta, fit Charles en souriant. Mais,
s'il vous a paru si inquiet, je reconnais la
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