oir enchaine, enfin a ma merci!...
--Bien. Moi, cependant, je vous garderai votre... femme.
--Merci, madame! ricana Maurevert. Et ou la retrouverai-je?
--Lorsque vous sortirez de la Bastille, sortez de Paris et allez trouver
l'abbesse des Benedictines de Montmartre. Elle vous remettra votre
epouse... et vous donnera mes dernieres instructions. Allez...
Guise vit Maurevert s'incliner profondement devant Fausta, baiser sa
main, puis s'elancer au-dehors. Il savait maintenant ou retrouver
Violetta; il avait au moins deux ou trois heures devant lui. Il attendit
donc.
Fausta marcha jusqu'a la litiere qu'entouraient une douzaine de
cavaliers, dont l'un portait une torche. Le reste de la rue semblait
desert.
Le vehicule s'ebranla avec son escorte et disparut bientot au fond de la
rue Saint-Antoine. Fausta etait demeuree seule. Elle fit quelques pas
hesitants vers la Bastille, puis, soudain, s'arreta, comme indecise. A
ce moment, le duc s'approcha d'elle.
--Madame et bien-aimee Souveraine, les rues de Paris sont peu sures a
cette heure. Vous etes depuis trop peu de temps a Paris pour le savoir.
Mais, moi qui le sais, ce m'est un devoir que de vous offrir l'appui de
mon bras et la protection de mon epee...
Fausta n'avait pas eu un geste de surprise.
--Duc, repondit-elle gravement, vous savez que je suis celle que rien
ne peut atteindre, et qu'il n'y a pas de danger pour moi dans ces rues,
fussent-elles remplies de truands. L'epee temporelle que vous m'offrez
est bien peu de chose aupres de l'epee spirituelle dont je puis
disposer... Duc, vous sortez de cette eglise, continua-t-elle en
designant Saint-Paul.
Ce n'etait pas une question. Fausta affirmait comme si elle eut ete
sure. Pourtant, elle ne savait pas.
--Oui, madame! repondit Guise, et c'est justement parce que je sors de
cette eglise que...
--Eh bien, rentrons-y! interrompit Fausta. Pour ce que nous avons a
dire, peut-etre, nous serons mieux places, nous mettant sous le regard
de Dieu...
Et Fausta, resolument, marcha vers Saint-Paul, ou elle entra. Guise,
partage entre l'irritation et la crainte, la suivit jusqu'au choeur ou
elle s'arreta. Fausta prit alors la main de Guise et, d'une voix rude,
rauque, menacante, prononca:
"Au nom de la Sainte Trinite. Je jure sur Dieu le createur, touchant cet
Evangile, et sous peine d'anathematisation et damnation eternelle, que
je suis entre en la sainte association catholique, suivant la formule
qui m'a
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