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--La porte de communication!... C'est-a-dire le moyen d'arriver jusqu'a
Claude et Farnese... et, peut-etre, jusqu'a Violetta!...
LI
LE PALAIS DE FAUSTA
Les deux hotesses avaient donc introduit Jacques Clement par la fameuse
porte, dans une grande salle ornee de meubles luxueux. Cette salle,
Jacques Clement la reconnut. Il fremit en se rappelant l'orgie a
laquelle il avait ete attire. Cette fois, il ne s'agissait pas d'orgie.
Il s'agissait, pour lui, d'aller prendre les ordres de Dieu pour le
grand acte qui se preparait.
C'etait la deuxieme fois qu'il venait a l'auberge du Pressoir-de-Fer. La
premiere, il y avait ete attire pour une orgie; la deuxieme, qui etait
celle-ci, il y etait envoye par la duchesse de Montpensier pour discuter
du supreme interet de la religion.
Dans la salle aux orgies, il dut repeter le signe de reconnaissance.
--Est-ce tout? demanda la Roussette.
--C'est tout pour avoir le droit de venir jusqu'ici, dit le moine, mais,
comme je veux aller plus loin, regardez...
Et il traca en l'air, du bout du doigt, une sorte de triangle. C'etait
le deuxieme signe qui permettait d'aller plus loin.
Alors, la Roussette, soulevant une tapisserie, decouvrit une porte en
disant:
--C'est ici.
Les deux hotesses disparurent de la salle et Jacques Clement frappa
d'une facon speciale a la porte qui lui avait ete indiquee. Comme s'il
eut ete attendu, cette porte s'ouvrit aussitot. Jacques Clement entra
et, se vit alors dans une piece eclairee par la lumiere d'une lampe,
bien qu'il fit grand jour au-dehors. Une femme, vetue de blanc, assise
dans un grand fauteuil, presque dans l'ombre, lui fit signe d'approcher.
--Vous etes messire Jacques Clement? demandat-elle.
--Oui, madame. Je suis celui que vous dites.
--Et vous savez qui je suis, moi?
--Je presume que vous etes celle qu'on nomme princesse Fausta!...
--En effet..., dit Fausta de ce ton de simplicite qu'elle prenait pour
ne pas effrayer les gens de prime abord.
--Mon reverend prieur, le tres venerable Bourgoing, m'a dit que je
pouvais avoir confiance en vous, reprit Jacques Clement.
--En effet, vous pouvez avoir toute confiance en moi.
--Voici donc ce qui m'amene, madame...
--Parlez sans crainte, dit Fausta.
--Oui, dit le moine, oui, je comprends, je sens, je vois que je puis
parler sans crainte... Eh bien, madame, mon coeur a concu un terrible
projet. Ce projet, je l'executerai meme si je dois etre damne. Mais j
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