es. Que vient faire
Maurevert en tout ceci?...
--Maurevert pris, peut-etre aurons-nous arrache a la main de Fausta une
de ses armes les plus redoutables, repondit Pardaillan.
--Pourquoi ne pas vous attaquer directement a elle?
Pardaillan saisit le bras de Charles.
--Laissez-moi faire! dit-il... Violetta est vivante, voila tout ce qu'il
importe de savoir. Quant a Fausta, vous etes maintenant un de ceux sur
qui son regard mortel s'est appesanti, elle vous frappera comme elle a
essaye de me frapper, comme elle a frappe ce Farnese et ce Claude...
--Mais, elle est donc armee d'une veritable puissance?
--Elle est plus reine en France que Henri III n'y a jamais ete roi;
elle est plus reine a Paris que Guise n'y est roi! Elle a bouleverse le
royaume. Elle bouleversera Paris pour vous atteindre... Elle a son armee
a elle! Elle a sa justice a elle!
--Impossible! Oh! tout cela n'est qu'un reve affreux!...
--Enfin! songez a Henri III chasse de Paris! Songez au bucher prepare
pour Violetta! Songez que, nous-memes, il n'y a pas deux heures que nous
sommes hors de la Bastille!... Songez a maitre Claude! Songez au prince
Farnese!
--Pardaillan, haleta Charles, il faut delivrer ces deux hommes!... Ou
sont-ils? Oh! si vous le savez...
--Ils sont la! dit Pardaillan en designant une maison a Charles qui
s'arreta, fremissant.
Depuis quelques minutes, ils etaient entres dans la Cite et l'avaient
contournee jusqu'a cette pointe qui s'allongeait derriere Notre-Dame. Le
jeune duc se vit en presence de hautes murailles noires, lezardees,
une facade sombre et muette avec une porte de fer, de rares fenetres
fermees, une apparence de logis abandonne depuis des annees.
--Voici le palais de Fausta! dit Pardaillan.
Charles eut un mouvement comme pour s'elancer. Le chevalier le saisit
par le bras.
--Frappez a cette porte de fer! dit-il froidement, et, dans dix minutes,
nous aurons rejoint Claude et Farnese qui agonisent derriere ces
murs!... Mais voici justement, pres de la maison ou l'on agonise, la
maison ou l'on mange et ou l'on boit...
Charles jeta les yeux sur l'auberge que lui designait Pardaillan. Elle
etait jolie, accorte, avenante et fleurie.
Pardaillan se souvenait parfaitement que, le soir ou il etait entre dans
le palais de Fausta, une femme evanouie dans ses bras, le soir ou il
avait eu avec la maitresse du palais cet entretien qui s'etait termine
par une bagarre, il se souvenait, disons-nous, qu'entre pa
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