en! Tout sera pret."
--Dans l'eglise Saint-Paul! fit Charles enivre, je comprends...
je comprends tout! Ce soir a minuit, en l'eglise Saint-Paul, avec
Violetta... j'y serai!...
Fausta se leva et dit d'un accent penetre:
--Il me reste, monseigneur, a vous souhaiter tout le bonheur que vous
meritez, fit Fausta d'un air penetre.
--Comment pourrai-je m'acquitter jamais envers vous! murmura Charles.
Fausta parut hesiter quelques instants, comme si elle eut eprouve une
violente emotion... Elle repondit soudain:
--En recommandant a la duchesse d'Angouleme de prier parfois pour mon
mari... Agrippa, baron d'Aubigne...[1]
En meme temps elle s'avanca rapidement vers la porte.
--La baronne d'Aubigne! avait murmure Charles. Ah! je comprends
maintenant qu'elle taise son nom! Noble coeur, ne crains rien de moi!
[Note 1: Agrippa d'Aubigne, huguenot militant, et l'un des plus
fideles capitaines de Henri de Bearn, etait connu pour un redoutable
conspirateur, et sa tete etait mise a prix par les chefs de la Ligue
catholique triomphante a Paris.]
Quelques instants plus tard, la Fausta, au pas paisible de son cheval,
et suivie a distance par son laquais, disparaissait au tournant de
la rue et murmurait avec un sourire qui decouvrit ses petites dents
feroces:
--Maintenant, il ne me reste plus qu'a marier Violetta...
Charles, le coeur bondissant, courut retrouver Violetta, et lui prenant
la main:
--Chere ame, ce soir, nous serons unis a jamais ce soir, vous serez
duchesse d'Angouleme...
XLI
LE MARIAGE DE VIOLETTA (fin)
L'eglise Saint-Paul etait a deux pas de l'hotel de Marie Touchet.
Peu a peu, avant que le soir ne fut arrive divers personnages parurent
dans la rue des Barres et occuperent des encoignures de portes. En sorte
qu'une heure apres le depart de la messagere, si Charles avait eu l'idee
de sortir de l'hotel, il n'eut pu faire dix pas soit a gauche, soit a
droite, sans se heurter a l'une de ces statues immobiles.
Lorsque la nuit fut tombee, un etrange mouvement se produisit autour de
l'eglise Saint-Paul. Diverses troupes, composees chacune de dix ou douze
hommes, prirent position devant chacune des portes de l'eglise. Dans la
rue Saint-Antoine, un lourd carrosse vint stationner.
Pendant que Fausta prenait ses dispositions, Charles et Violetta, assis
l'un pres de l'autre, continuaient a vivre de ce beau reve d'amour ou
ils venaient d'entrer. Enfin, onze heures sonnerent.
--Il est temps
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