, dit Charles doucement.
--Allons, mon cher seigneur, repondit Violetta.
Elle etait toujours vetue de la tunique blanche qu'elle portait sur la
place de Greve. Seulement, Charles alla prendre dans une vieille armoire
un grand manteau qui avait appartenu a sa mere et le lui jeta sur les
epaules.
Dehors, Violetta se suspendit a son bras. Et, serres l'un contre
l'autre, sans prononcer un mot, ils marcherent vers l'eglise Saint-Paul.
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Onze heures du soir!... C'etait le moment ou Claude et Farnese
ecoutaient, dans la maison de Fausta, la sentence du tribunal secret qui
les condamnait a mourir.
Lorsque le panneau se fut referme, Fausta descendit lentement de son
trone et gagna sa chambre a coucher. Nul n'y penetrait. Myrthis et
Lea, ses deux suivantes, etaient les seules qui eussent permission d'y
entrer.
Elles etaient la, attendant leur souveraine. Elles la deshabillerent du
splendide costume qu'elle portait. Et, alors, elle revetit ces memes
vetements de gentilhomme sous lesquels elle s'etait presentee a l'hotel
de la rue des Barres. Puis elle se rendit dans cette salle elegante qui
pouvait passer pour le boudoir d'une jolie femme. Un homme etait la qui
attendait, assis, et qui, a l'entree de Fausta, se leva vivement et
s'inclina.
--Etes-vous pret a tout ce que nous avons convenu ce soir? demanda
Fausta.
--Je suis pret, madame, repondit l'homme.
Ils sortirent ensemble du palais de la Cite. Dehors attendait une
escorte d'une vingtaine de cavaliers. Fausta monta a cheval et, se
mettant en route, fit signe a l'homme de marcher pres d'elle. Et ils se
mirent a parler a voix basse.
Cet homme qui attendait Fausta, qui venait de monter a cheval et se
tenait pres d'elle, c'etait le sire de Maurevert.
Charles et Violetta arriverent a l'eglise par la rue des
Pretres-Saint-Paul, au moment ou la demie de onze heures tombait dans la
nuit des temps.
Charles, dans le court trajet de la rue des Barres a l'eglise
Saint-Paul, avait bien entrevu des ombres se glissant au long des murs,
apparaissant pour disparaitre aussitot; mais il avait pense que c'etait
des tire-laine, gens peu redoutables pour un homme bien decide, et il
s'etait contente d'assurer dans sa main le manche de sa bonne dague.
Devant l'eglise, Charles s'arreta et regarda autour de lui, pour voir
s'il n'apercevait pas ceux qui l'attendaient. Il ne vit personne.
Mais il s'apercut aussitot qu
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