teur.
Si vite que Fausta eut traverse l'antichambre, elle n'en etudia pas
moins d'un regard l'ensemble des choses qui l'entouraient. Sur un
panneau de mur, elle vit un portrait de jeune femme d'une delicate et
melancolique beaute. Au-dessous du portrait, une tapisserie portait en
broderie d'or cette devise qui se repetait sur d'autres panneaux: "Je
charme tout."
"Marie Touchet! La maitresse du roi Charles IX!..."
Fausta sourit et murmura:
"Je suis dans l'hotel de Marie Touchet!... Et l'ami de Pardaillan...
celui a qui Violetta a ete confiee... c'est celui qui a insulte Guise
sur la place de Greve... c'est Charles de Valois, duc d'Angouleme... et
le voici..."
En effet, a ce moment, une porte s'ouvrait et Charles d'Angouleme
s'avancait rapidement:
--Soyez le bienvenu, monsieur, dit-il avec emotion, vous qui venez
au nom de trois hommes qui, en cette heure, occupent ma pensee tout
entiere...
XL
LE MARIAGE DE VIOLETTA (suite)
Ares le depart de Claude, le duc d'Angouleme etait demeure quelques
minutes pensif, sans pouvoir detacher son esprit de cette figure sombre
qui lui inspirait un indefinissable sentiment et surtout une curiosite
fremissante pour le secret que Claude avait emporte.
Bientot, la pensee de Charles prit un autre cours. L'amour, dans ce
qu'il a de pur, de genereux et d'enthousiaste, l'amour vibrait dans son
coeur et le faisait palpiter.
Quelques mois a peine le separaient du bienheureux jour ou Violetta lui
etait apparue... ou l'amour etait ne dans son coeur sous le premier
rayon de son regard.
Il se dirigea vers la chambre ou etait sa bien-aimee. Il entra.
Violetta, a sa vue, se leva, fit deux pas rapides vers lui et lui tendit
les mains en murmurant:
--Vous voici donc, mon cher seigneur... je vous attendais...
Elle etait un peu pale. Et, dans ses grands yeux fixes sur lui, elle
laissait eclater son amour et sa joie.
Charles, ebloui, saisit une main de Violetta et la porta a ses levres,
dans un geste plus courtois qu'ardent, mais qui lui permettait de cacher
son trouble. Alors, dans une inspiration soudaine, il la conduisit au
pied d'un grand portrait ou souriait une femme aux traits empreints
d'une douceur melancolique et, simplement, il dit:
--Ma mere...
Violetta leva les yeux vivement vers le portrait, joignit les mains et
dit:
--Comme elle est belle, mon cher seigneur! Comme elle doit etre
bonne!... Et comme elle a du vous aimer...
Avec l'infinie science
|