secousses de cahots. Ou le
conduisait-on?...
Par qui, pour qui avait-il ete saisi? Le sac jete sur sa tete le mit
sur la voie; c'etait la une manoeuvre familiere aux gens de Fausta. Il
fremit. Non pour lui-meme... Que pouvait Fausta?... Le tuer? Il etait
decide a se tuer lui-meme!... Mais Violetta?... Est-ce que l'infernale
Fausta n'avait pas retrouve sa trace, a elle aussi?...
Tout a coup le vehicule qui le transportait s'arreta. Claude fut saisi
par une douzaine d'hommes qu'il ne voyait pas. Il entendit resonner un
marteau de bronze sur une porte, et il frissonna. Il comprit dans quel
antre on l'entrainait: il etait bien le prisonnier de celle qu'il avait
appelee sa Souveraine!...
Claude, porte a bras, sentit qu'on s'arretait encore et qu'on ouvrait
une porte verrouillee, puis qu'on le deposait precipitamment sur un
tapis... Alors, il entendit un cri d'etonnement... Une main rapide
trancha les liens qui l'entravaient, le sac fut enleve. Celui qui venait
de le delivrer et qui se trouvait a genoux pres de lui eut une sourde
exclamation.
--Claude! Vous! Vous ici!...
Les yeux de Claude, eblouis, s'etaient fermes.
--Le cardinal prince Farnese!...
Le cardinal etait agenouille pres de lui.
--Ou sommes-nous? rala Claude.
--Ne vous en doutez-vous pas! dit Farnese d'une voix sombre. Ou
sommes-nous, sinon chez celle qui passe, semant la mort!
--Fausta! gronda Claude qui parvint a se mettre debout. Mais vous etes
donc prisonnier, vous aussi?
--J'ai ete saisi au moment ou je quittais le logis de la place de
Greve... Ma fille! haleta Farnese.
--Sauvee! Je voulais vous conduire pres d'elle...
Farnese baissa la tete devant le bourreau qui le considerait d'un regard
empli d'une ineffable serenite.
--Vous etiez le pere, murmura Claude. Et, pour le bonheur de l'enfant,
il lui fallait un pere qui ne fut pas le bourreau.
Deux larmes brulantes s'echapperent des yeux de Farnese.
--Voyons, dit-il d'une voix tremblante, vous disiez qu'elle est
sauvee... repetez-le... vous disiez cela...
--Oui, je vous raconterai en detail toute l'aventure; pour le moment, il
faut songer a sortir d'ici... Avant tout, il faut que je reprenne des
forces; donnez-moi a manger!
--A manger? balbutia Farnese en passant la main sur son front.
--Oui, je meurs de faim... et surtout de soif...
Farnese saisit le bras de Claude.
--Je suis ici depuis ce matin, cette porte de chene ne s'est ouverte que
tout a l'heure lorsqu'o
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