nds et en grande quantite dans ces forets,
vont souvent denicher. Aussi c'est souvent un piege pour les prendre.
(_Note de l'auteur._)]
Picart, ayant regarde a sa montre, vit qu'il etait pres de quatre
heures. Nous n'avions pas de temps a perdre. Nous nous trouvames en
face d'un lac gele que notre guide reconnut. Nous le traversames sans
difficulte, et, tournant un peu a gauche, nous reprimes notre chemin.
A peine y etions-nous entres, que nous vimes venir a nous quatre
individus qui s'arreterent en nous voyant. De notre cote, nous nous
mimes en mesure de nous defendre. Mais nous vimes qu'ils avaient plus
peur que nous, car ils se consultaient afin de voir s'ils devaient
avancer ou reculer en se jetant dans le bois. Ils vinrent a nous en
nous souhaitant le bonjour. C'etaient quatre juifs que notre guide
connaissait. Ils venaient d'un village situe sur la grand'route. Ce
village etant occupe par l'armee francaise, il leur etait impossible
d'y rester sans mourir de faim et de froid, car, pour des vivres, il
n'y en avait plus, et il ne restait pas une maison pour se mettre a
l'abri, pas meme pour l'Empereur. Nous apprimes avec plaisir que nous
n'etions plus qu'a deux lieues de l'armee francaise, mais que nous
ferions bien de ne pas aller plus loin aujourd'hui, parce que nous
pourrions nous tromper de chemin. Ils nous conseillaient de passer la
nuit dans la premiere baraque, qui n'etait plus bien loin. Ils nous
quitterent en nous souhaitant le bonsoir. Nous continuames a marcher,
et l'on n'y voyait deja plus, lorsque, heureusement, nous arrivames a
l'endroit ou nous devions passer la nuit.
Nous y trouvames de la paille et du bois en quantite. Nous allumames
de suite un bon feu au poele en terre qui s'y trouvait, et, comme il
aurait fallu trop de temps pour faire la soupe, nous nous contentames
d'un morceau de viande rotie, et, pour notre surete, nous resolumes de
veiller chacun notre tour, toutes les deux heures, avec nos armes
chargees a cote de nous.
Je ne saurais dire combien il y avait de temps que je dormais, lorsque
je fus reveille par le bruit que faisait le cheval, cause par les
hurlements des loups qui entouraient la baraque. Picart prit une
perche, et, ayant attache, au bout, un gros bouchon de paille et
plusieurs morceaux de bois resineux qu'il alluma, il courut sur ces
animaux, tenant la perche enflammee d'une main et son sabre de
l'autre, de sorte qu'il s'en debarrassa pour le moment. Il rentra un
inst
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