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lement, nous verrions son frere lorsqu'il se presenterait. Mais ce brave garcon se debarrasse de ses armes et de son sac en me disant que, puisque j'avais perdu le mien, il me faisait cadeau du sien, s'il ne revenait pas; que, pour des armes, il n'en manquait pas de l'autre cote. Alors il va pour s'elancer a la tete du pont: je l'arrete; je lui montre les morts et les mourants dont le pont est deja encombre et qui empechent les autres de traverser en les attrapant par les jambes, roulant ensemble dans la Berezina, pour reparaitre ensuite au milieu des glacons, et disparaitre aussitot pour faire place a d'autres. Gros-Jean ne m'entendait pas. Les yeux fixes sur cette scene d'horreur, il croit apercevoir son frere sur le pont, qui se debat au milieu de la foule pour se frayer un chemin. Alors, n'ecoutant que son desespoir, il monte sur les cadavres d'hommes et de chevaux qui obstruaient la sortie du pont[54], et s'elance. Les premiers le repoussent, en trouvant un nouvel obstacle a leur passage. Il ne se rebute pas; Gros-Jean etait fort et robuste; il est repousse jusqu'a trois fois. A la fin, il atteint le malheureux qu'il croyait son frere, mais ce n'est pas lui; je voyais tous ses mouvements, je le suivais des yeux. Alors, voyant sa meprise, il n'en est que plus ardent a vouloir atteindre l'autre bord, mais il est renverse sur le dos, sur le bord du pont, et pret a etre precipite en bas. On lui marche sur le ventre, sur la tete; rien ne peut l'abattre. Il retrouve de nouvelles forces et se releve en saisissant par une jambe un cuirassier qui, a son tour, pour se retenir, saisit un autre soldat par un bras; mais le cuirassier, qui avait un manteau sur les epaules, s'embarrasse dedans, chancelle, tombe et roule dans la Berezina, entrainant avec lui Gros-Jean et celui qui le tenait par le bras. Ils vont grossir le nombre des cadavres qu'il y avait au-dessous, et des deux cotes du pont. [Note 54: A la sortie du pont etait un marais, endroit fangeux ou beaucoup de chevaux s'enfoncaient, s'abattaient et ne pouvaient plus se relever. Beaucoup d'hommes aussi arrivaient, traines par la masse jusqu'a la sortie du pont, mais, etouffes au moment ou ils n'etaient plus soutenus, ils tombaient, et ceux qui les suivaient marchaient dessus. (_Note de l'auteur._)] Le cuirassier et l'autre avaient disparu sous les glacons, mais Gros-Jean, plus heureux, avait saisi un chevalet ou il se tenait cramponne et contre lequel se trouvait, e
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