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e armee, qui descendaient la cote et paraissaient venir d'un petit hameau que nous apercumes de l'autre cote du lac, adosse a un petit bois qui dominait l'endroit ou nous etions et ou, probablement, ils avaient passe une nuit meilleure que la notre. Nous pouvions les voir facilement se porter en avant et faire le coup de feu avec l'ennemi, se reunir ensuite, puis battre en retraite du cote du lac, afin de gagner la foret ou nous etions et ou ils auraient pu tenir tete a tous les Cosaques qui les poursuivaient. Ils avaient affaire a plus de trente cavaliers qui, tout a coup, se partagerent en deux pelotons, dont un fit demi-tour et vint descendre sur le lac en face de nous, afin de leur couper la retraite. Nos armes etaient chargees, et trente cartouches preparees dans ma carnassiere, afin de les bien recevoir, s'ils venaient de notre cote, et, par la, de delivrer ces pauvres diables qui commencaient a se trouver dans une position difficile. Picart, qui ne perdait pas de vue les combattants, me dit: "Mon pays, vous chargerez les armes, et moi je me charge de les descendre, comme des canards. Cependant, continua-t-il, pour faire diversion, nous allons faire ensemble la premiere decharge!" Cependant nos soldats battaient toujours en retraite. Picart les reconnut pour ceux qui, la veille, avaient pille le caisson qu'il gardait, mais, au lieu d'etre neuf, ils n'etaient plus que sept. Dans ce moment, le peloton de cavaliers qui avait fait demi-tour ne se trouvait pas eloigne de nous de plus de quarante pas. Nous en profitames; Picart, me frappant sur l'epaule, me dit: "Attention a mon commandement: feu!" Ils s'arreterent, etonnes, et un tomba de cheval. Les Cosaques car c'en etait, en voyant tomber un des leurs, s'etaient eparpilles. Deux seulement etaient restes pour secourir celui qui etait tombe assis sur la glace, appuye sur la main gauche. Picart, ne voulant pas perdre de temps, leur envoya une seconde balle, qui blessa un cheval. Aussitot ils se mirent a fuir en abandonnant leur blesse et en se faisant un bouclier de leurs chevaux qu'ils tenaient par la bride. Au meme moment, nous entendons, sur notre gauche, des cris sauvages, et nous voyons nos malheureux soldats entoures par tout ce qu'il y avait de Cosaques. A notre droite, d'autres cris attirerent notre attention: nous voyons que les deux hommes qui avaient abandonne leur blesse etaient revenus pour le prendre et, n'ayant pu le faire marcher, l'entrainaien
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