ations autour de Francfort, avait ete
contraint de se replier et de s'enfermer a Mayence, ou il avait rassemble
une artillerie assez considerable, tiree de nos places fortes, et
particulierement de Strasbourg. La, il formait mille projets; tantot il
voulait prendre l'offensive, tantot garder Mayence, tantot meme abandonner
cette place. Enfin il fut resolu qu'il la garderait et il contribua meme a
decider le conseil executif a prendre cette determination. Le roi de
Prusse se vit alors force d'en faire le siege, et c'etait la resistance
qu'il rencontrait sur ce point, qui empechait les coalises d'avancer au
Nord.
Le roi de Prusse passa le Rhin a Bacharach, un peu au-dessous de Mayence;
Wurmser, avec quinze mille Autrichiens et quelques mille hommes de Conde,
le franchit un peu au-dessus: le corps hessois de Schoenfeld resta sur la
rive droite devant le faubourg de Cassel. L'armee prussienne n'etait pas
encore aussi forte qu'elle devait l'etre d'apres les engagements qu'avait
pris Frederic-Guillaume. Ayant envoye un corps considerable en Pologne, il
ne lui restait que cinquante-cinq mille hommes; en y comprenant les
differens contingents, Hessois, Saxons et Bavarois. Ainsi, en comptant les
sept a huit mille Autrichiens detaches de Hohenlohe, les quinze mille
Autrichiens de Wurmser, les cinq ou six mille emigres de Conde, et les
cinquante-cinq mille hommes du roi de Prusse, on peut evaluer a pres de
quatre-vingt mille soldats l'armee qui menacait la frontiere de l'Est. Nos
places fortes du Rhin renfermaient a peu pres trente-huit mille hommes de
garnison; l'armee active etait de quarante a quarante-cinq mille hommes,
celle de la Moselle de trente; et si l'on avait reuni ces deux dernieres
sous un seul commandement, et avec un point d'appui comme celui de
Mayence, on aurait pu aller chercher le roi de Prusse lui-meme et
l'occuper au-dela du Rhin.
Les deux generaux de la Moselle et du Rhin auraient du au moins
s'entendre, ils auraient pu disputer, empecher meme le passage du fleuve,
mais ils n'en firent rien. Dans le courant du mois de mars, le roi de
Prusse traversa impunement le Rhin, et ne rencontra sur ses pas que des
avant-gardes qu'il repoussa sans peine. Pendant ce temps, Custine etait a
Worms. Il n'avait pris soin de defendre ni les bords du Rhin, ni les
revers des Vosges, qui, formant le pourtour de Mayence, auraient pu
arreter la marche des Prussiens. Il accourut, mais s'alarma subitement des
echecs essuyes par s
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