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comme son papa? Si vous alliez vous amuser avec Francois, ce serait
mieux que de rester ici a dire des niaiseries.
M. DE NANCE
--Laissez-moi vous embrasser, mes bonnes petites filles; je vous
remercie de tout mon coeur d'etre bonnes pour mon pauvre petit Francois.
M. de Nance embrassa a plusieurs reprises Gabrielle et Christine, et il
alla rejoindre Mme de Cemiane. Les enfants, de leur cote, entrerent dans
le bois pour ramasser des fraises.
CHRISTINE
--Tiens, Francois, viens par ici: voici une bonne place; regarde, que de
fraises! Prends. prends tout.
FRANCOIS
--Merci, ma petite amie. Comment vous appelez-vous toutes deux?
GABRIELLE
--Je m'appelle Gabrielle.
CHRISTINE
--Et moi, Christine.
FRANCOIS
--Quel age avez-vous?
GABRIELLE
--Moi j'ai sept ans, et Christine, qui est ma cousine, a six ans. Et
toi, quel age as-tu?
--Moi... j'ai... deja dix ans, repondit Francois en rougissant.
GABRIELLE
--C'est beaucoup, dix ans! C'est plus que Bernard.
FRANCOIS
--Qui est Bernard?
GABRIELLE
--C'est mon frere. Il est tres bon. Je l'aime beaucoup, Il n'est pas ici
a present; il prend une lecon chez M. le cure.
FRANCOIS
--Ah! moi aussi je dois aller prendre une lecon chez le cure, tout pres
d'ici, a Druny.
GABRIELLE
--C'est comme Bernard; il y va aussi a Druny. Tu es donc pres de Druny.
FRANCOIS
--Tout pres! Il faut dix minutes pour aller de chez nous chez le cure.
GABRIELLE
--Pourquoi n'es-tu jamais venu nous voir?
FRANCOIS
Parce que je ne demeurais pas ici; papa etait en Italie pour ma sante;
les medecins disaient que je deviendrais droit et grand en Italie; et,
au contraire, je suis plus bossu qu'avant, ce qui me chagrine beaucoup.
GABRIELLE
--Ecoute, Francois, ne pense pas a cela; je t'assure que tu es tres
gentil; n'est-ce pas Christine?
CHRISTINE
--Je l'aime beaucoup, il a l'air si bon!
Toutes deux embrasserent Francois qui riait et qui avait l'air heureux;
et tous les trois se mirent a cueillir des fraises. Gabrielle et
Christine eurent toujours soin de designer les meilleures places a
Francois pour qu'il se fatiguat moins a chercher. Au bout d'un quart
d'heure, ils avaient rempli un petit panier que Gabrielle tenait a son
bras.
"A present nous allons manger, dit Gabrielle en s'essuyant le front. Il
fait chaud, cela nous rafraichira. Tiens, Francois, assois-toi la, sous
le sapin, pres de Moi, et toi, Christine, mets-toi de l'autre c
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