stine, son abandon; il dit
combien Christine l'aimait, combien elle lui etait attachee et devouee,
et combien il serait heureux de la savoir aimee et bien soignee. Il
finit par supplier sa bonne de se presenter chez Mme des Ormes pour etre
bonne de Christine.
LA BONNE
--C'est impossible, mon cher enfant; jamais je n'entrerai chez Mme des
Ormes, je serais malheureuse, chez elle et loin de toi.
FRANCOIS
--Tu ne serais pas malheureuse, puisqu'elle ne s'occupe pas du tout de
Christine et que Christine est tres bonne; et puis tu serais tout pres
de moi.
LA BONNE
--Mais je serais obligee de rester pres de Christine et je ne pourrais
pas te voir.
FRANCOIS
--Tu demanderas a venir ici tous les jours, et papa te fera reconduire
en voiture. Je t'en prie, ma chere bonne, fais-le pour moi; ce me sera
une si grande peine de savoir Christine malheureuse comme elle l'a ete
avec cette mechante Mina.
La bonne lutta longtemps contre le desir de Francois; enfin, vaincue par
ses prieres et par l'assurance que Bathilde resterait pres de lui, elle
y consentit et elle permit a Francois de la faire proposer chez Mme des
Ormes.
X
FRANCOIS ARRANGE L'AFFAIRE
Francois courut triomphant annoncer a son pere la reussite de sa
negociation, et Paolo fut charge d'aller de suite offrir a Mme des
Ormes, la bonne de Francois. Paolo, enchante de se tirer de l'embarras
ou l'avait plonge la proposition etrange de Mme des Ormes, approuva
vivement l'idee de Francois, et alla en toute hate la faire accepter par
M. et Mme des Ormes, Il rencontra a la porte du parc, M. des Ormes avec
Christine.
"Signor! lui cria-t-il du plus loin qu'il l'apercut, he! signor! (M.
des Ormes s'arreta), ze vous apporte oune bonne nouvelle, oune nouvelle
excellente; la signora sera tres heureuse.
--Quoi? qu'est-ce? repondit M. des Ormes avec surprise. Quelle nouvelle?
PAOLO
--Z'apporte oune bonne excellente, Oune bonne admirable, oune bonne
comme il faut a la signorina. La signora votre epouse veut Paolo pour
bonne, c'est impossible, signor; n'est-il pas vrai?
M. DES ORMES
--Tout a fait impossible, mon cher monsieur Je ne le permettrai sous
aucun pretexte.
PAOLO
--Bravo, signor! Ni moi non plus, malgre: que z'ai dit oui. Mais voila
oune bonne admirable que ze vous apporte.
M. DES ORMES
--Qui donc? Ou est cette merveille?
PAOLO
--Qui? la dona Isabella, bonne de M. de Nance Ou est-elle? chez M. de
Nance, son maitre, qui n'a p
|