imee et
attiree pour Francois, mais je t'ai bien vite aimee pour toi-meme, et,
apres Francois, tu es la personne que j'aime le plus au monde. Francois
le sait bien; nous parlons souvent de toi, et nous nous entendons tres
bien pour t'aimer.
CHRISTINE, se jetant a son cou.
--Je suis bien contente de ce que voua me dites la! Comme je vous aime,
cher, cher monsieur de Nance! Et comme cela m'ennuie de vous appeler
monsieur! J'ai toujours envie de vous dire: PAPA.
M. DE NANCE
--Ne fais jamais cela, mon enfant; ce serait mal.
CHRISTINE
--Pourquoi mal?
M. DE NANCE
--Parce que ce serait presque un blame pour ton papa; c'est comme si
tu disais: M. de Nance est meilleur pour moi que mon vrai papa, et je
l'aime davantage.
CHRISTINE
--Mais... ce serait la verite.
M. DE NANCE
--Chut! ma Christine: chut! Que personne ne t'entende dire pareille
chose.
Christine resta un instant sans parler, la tete appuyee sur l'epaule de
M. de Nance.
M. DE NANCE
--A quoi penses-tu, Christine?
CHRISTINE
--Je pense que je suis tres heureuse de vous avoir connus, vous et
Francois. Il est si bon, Francois!
M. DE NANCE, souriant.
--Oui, il est bien bon, mais prends garde qu'il ne s'impatiente de
perdre son temps a nous regarder au lieu de jouer.
CHRITINE
--Est-ce que cela t'ennuie? Francois?
FRANCOIS
--Oh non! pas du tout. J'aime beaucoup A t'entendre dire des choses
aimables a papa et a l'entendre te repondre.
CHRISTINE
--Iras-tu demain chez Maurice?
FRANCOIS
--Oui, certainement; je l'ai promis.
CHRISTINE
--Veux-tu que j'y aille avec toi?
FRANCOIS
--Oui, si papa veut bien t'emmener.
M. DE NANCE
--Tu ne peux pas y aller, Christine: tu as neuf ans; tu ne peux pas
faire des visites a des grands garcons de treize et onze ans.
CHRISTINE
--C'etait seulement pour que Francois ne s'ennuie pas chez eux que je
demandais a y aller, car je les deteste... c'est-a-dire je ne les aime
pas beaucoup.
M. DE NANCE
--Tu as bien fait de te reprendre, chere petite, car ton deteste n'etait
pas charitable; a present, mes enfants, allez-vous-en; vous m'empechez
d'ecrire.
Les enfants allerent rejoindre Isabelle et jouerent quelque temps.
Paolo arriva pour donner a Francois ses lecons; et ils se separerent en
disant:
"A demain!"
XVI
CHANGEMENT DE MAURICE
Le lendemain, avant la visite de Christine, qu'elle faisait toujours un
peu tard, vers trois heures, a cause des lecon
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