des parents fut effrayant. Ils se reprochaient de n'avoir
pas devine le danger, de l'avoir abandonne le dernier mois de son
existence, de l'avoir laisse mourir dans une famille etrangere. Ils
demanderent a voir le corps inanime de leur fils, et la, a genoux pres
de ce lit de mort, ils demanderent pardon a Maurice de leur aveuglement.
--Mon fils, mon cher fils! s'ecria la mere, si j'avais eu le moindre
soupcon de la gravite de ton etat, je ne t'aurais jamais quitte. Plutot
perdre toute ma fortune et la derniere benediction de mon pere; que le
dernier soupir de mon fils.
Ils resterent longtemps pres de Maurice sans qu'on put les en arracher.
M. de Nance se rendit pres d'eux et parvint a leur rendre un peu de
calme en leur parlant de la douceur, de la resignation de Maurice, de sa
tendresse pour eux, des efforts qu'il avait faits pour dissimuler ses
souffrances, dans la crainte de les inquieter et de les chagriner. Il
leur parla de sa piete, des sentiments profondement religieux qui lui
avaient tant fait desirer sa premiere communion. Isabelle les rassura
sur les soins qu'il avait recus, sur la tendresse que lui avaient
temoignee M. de Nance, Francois et Christine; elle leur redit toutes ses
paroles, toutes ses recommandations, et enfin elle leur representa si
vivement la triste vie qu'il etait destine a mener, et ses propres
terreurs devant les miseres et les humiliations qu'il pressentait,
qu'ils finirent par comprendre que sa fin prematuree etait un bienfait
de Dieu qui l'avait pris en pitie.
Ils voulurent voir, remercier et embrasser Francois et Christine et ils
pleurerent avec eux pres du corps de Maurice.
Les jours suivants, M. de Nance eloigna le plus possible les enfants de
ces scenes de deuil. Paolo contribua beaucoup a distraire Francois et
Christine de l'impression douloureuse qu'ils avaient ressentie.
--Que voulez-vous, mes sers enfants? Le pauvre Signor Maurice est mort
comme ze mourrai, comme vous mourrez, comme le signor de Nance mourra,
un zour. Voulez-vous qu'il vive avec les zambes crossues? Ce n'est pas
zouste, ca, puisqu'il etait horrible. Pourquoi voulez-vous qu'il vive
horrible? Ce n'est pas zentil, ca. Puisqu'il est heureux avec le bon
Zezu et les petits anzes, pourquoi voulez-vous qu'il reste a Nance ou a
Sibran, a zemir, a crier: "Mon Dieu, faites que ze meure!"
CHRISTINE
--C'est egal, Paolo, ca me fait de la peine qu'il ne soit plus la...
PAOLO
--Ca n'est pas zouste. Pourquoi vo
|