riosite et de l'admiration generales;
Adolphe, qui eut l'audace d'accepter l'invitation, fut aussi etonne
que furieux; il esperait pouvoir se venger du refus de Christine en se
moquant de son bossu, et il ne put qu'enrager interieurement sans oser
faire paraitre son deplaisir.
Le jour du mariage se passa dans un tranquille bonheur; Christine, apres
la messe, fut emmenee par son pere et Francois.
--A vous, mon pere; a toi, mon Francois, dit Christine quand la voiture
roula vers Nance; a vous pour toujours.
Et, s'appuyant sur l'epaule de son pere, elle pleura. Ses larmes
furent comprises par son pere et son mari, car c'etaient des larmes de
tendresse et de bonheur. Arrives a Nance, ils trouverent le bon Paolo,
qui, parti un peu avant, attendait les maries a la porte avec tous les
gens de la maison; il embrassa la mariee, serra Francois dans ses bras,
et fut serre a son tour dans ceux de M. de Nance.
Christine ayant demande a passer chez elle pour enlever son voile et sa
belle robe de dentelle (present de sa tante), son pere la mena dans son
nouvel appartement, arrange et meuble elegamment et confortablement.
Isabelle avait sa chambre pres d'elle. Christine et Francois passerent
quelques heures a arranger avec Isabelle les petits objets de fantaisie
dont leurs chambres etaient ornees; entre autres, les marbres et
albatres que Francois avait apportes pour Christine. Elle se retrouva
enfin a Nance comme jadis chez elle, et pour n'en plus sortir.
XXIX
PAOLO HEUREUX, CONCLUSION
A partir du jour de leur mariage, Francois et Christine jouirent d'un
bonheur calme et complet, augmente encore par celui de leur pere,
qui semblait avoir redouble de tendresse pour eux. Il ne cessait de
remercier Dieu de la douce recompense accordee aux soins paternels
dont il avait fait l'objet constant de ses pensees et de sa plus chere
occupation. Paolo aussi etait l'objet de sa reconnaissante amitie.
--A vous, mon ami, lui disait-il souvent, je dois la grande, l'immense
jouissance de regarder mon fils, de penser a lui sans tristesse et sans
effroi de son avenir, Il n'est plus un sujet de raillerie: il ne craint
plus de se faire voir; Christine aussi est delivree de cette terreur
incessante d'une humiliation pour notre cher Francois. Je vous aime bien
sincerement, mon cher Paolo, et mon coeur paternel vous remercie sans
cesse.
--O carissimo signor, ze souis moi-meme si zoyeux, que ze voudrais
touzours les embrasser! Tenez, les
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