ME DE CEMIANE
--Oh! quant a cela, cher monsieur, laissez-nous en faire les frais.
M. DE NANCE
--Pardon, chere madame; je crois avoir acquis le droit de traiter
Christine comme ma fille. Faites-lui le present de noces que vous
voudrez, mais laissez-moi le plaisir de lui donner trousseau et meubles.
Vous le voulez bien, n'est-il pas vrai? Ne faites pas les choses a demi,
et abandonnez-moi entierement ma fille, ma Christine.
Ce point decide, M. de Nance demanda encore la permission de presser le
contrat et le mariage, "afin, dit-il, de nous laisser rentrer dans
notre bonne vie calme, qui ne peut etre heureuse et complete qu'avec
Christine.
M. et Mme de Cemiane consentirent a tout ce que desirait M. de Nance.
Il fut convenu que, jusqu'au jour du mariage, Francois et Christine
passeraient leurs journees ensemble, soit a Nance, soit chez Mme de
Cemiane. La visite terminee, M. de Nance emmena Christine pour la
ramener le soir chez sa tante. Il en fut de meme tous les jours; apres
dejeuner, Francois venait a Cemiane; et, dans l'apres-midi, quand M. de
Nance avait termine ses affaires, il emmenait ses enfants, pour voir
Paolo, diner a Nance, et les ramenait achever la soiree avec Gabrielle
et Bernard.
Au bout de quinze jours, il annonca que tout etait en regle, que le
contrat de mariage pouvait se signer le surlendemain, et le mariage
avoir lieu le jour d'apres. On fit des preparatifs de soiree chez Mme
de Cemiane pour le contrat, auquel on engagea tout le voisinage. Paolo
prepara des surprises de chant, des vers composes pour Christine, des
bouquets, etc. Le jour du mariage, on devait diner chez M. de Nance,
mais il demanda a n'engager que les Cemiane, selon le desir de ses
enfants.
La veille du contrat, Christine recut un trousseau charmant, mais simple
et conforme a ses gouts et a la vie qu'elle desirait mener.
Ce fut Paolo qui fut charge de le lui remettre.
--Voyez, disait-il, voyez, ma Christinetta, comme c'est zoli! Quelle
zentille robe! vous serez sarmante avec toutes ces zoupes, ces
dentelles, ces cacemires, et tant d'autres soses.
La soiree du contrat commencait lorsqu'on apporta une caisse avec
recommandation de l'ouvrir de suite, ce qui fut execute. Elle contenait
un beau portrait de Christine, peint par Bernard pour Francois.
Christine et Francois furent touches de cette attention et en
remercierent tendrement Bernard.
--C'est la ton secret, lui dit Christine.
Francois fut l'objet de la cu
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