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rop tard. CHRISTINE --Je ne rentrerais pas du tout, mon pere; je reprendrais pres de vous notre chere vie d'autrefois. M. DE NANCE --Cela ne se peut, chere petite; aie patience; dans trois semaines nous te reprendrons. CHRISTINE --Trois semaines! comme c'est long! N'est-ce pas Francois? Francois ne repondit qu'en l'embrassant. Le domestique vint annoncer la voiture, et Christine partit avec Isabelle. Le lendemain, M. de Nance vint presenter son fils a M. et Mme Cemiane et a Gabrielle et Bernard stupefaits. Paolo, le fidele Paolo, les accompagnait; il voulait etre temoin de l'entrevue. Christine etait convenue la veille, avec Francois, son pere et Paolo, qu'elle ne parlerait pas du changement survenu dans la personne de Francois. Les cris de surprise qui furent successivement pousses enchanterent Christine, firent sourire M. de Nance et Francois et provoquerent chez Paolo une joie qui se manifesta par des sauts, des pirouettes et des cris discordants. Gabrielle resta ebahie; elle ne se lassait pas de considerer Francois, devenu grand comme son pere, droit, robuste, le visage colore, la barbe et les moustaches completant l'homme fait. --Francois, dit Gabrielle en riant, ne bouge pas, laisse-moi tourner autour de toi, comme nous l'avons fait, Christine et moi, la premiere fois que tu es venu nous visiter... C'est incroyable! Droit comme Bernard, le dos plat comme celui de Christine! Comme tu es bien! comme tu es beau! Jamais je ne t'aurais reconnu! Vraiment, Paolo a fait un miracle! Ce fut une joie, un bonheur general; Paolo, M. de Nance et Christine etaient rayonnants. Pendant que les jeunes gens causaient, riaient, et que Paolo racontait a sa maniere la guerison et le traitement de Francois. M. de Nance causait avec M. et Mme de Cemiane du mariage, du contrat, et les rassurait sur la dot de Christine. --C'est moi qui me suis arroge le droit de la doter, mes chers amis, dit-il; j'ai ete son pere adoptif; je deviens son vrai pere, et je partage ma fortune avec mes deux enfants, revenu et capital. Nous en aurons chacun la moitie; j'ai soixante mille francs de revenu, chacun de nous en aura trente mille, le jeune menage comptant pour un. Nous vivrons tous ensemble; nous ne quitterons guere Nance, a ce que je vois. Ne vous occupez donc pas de la fortune de Christine; le contrat de mariage lui en donnera autant qu'a Francois. Je ne veux meme pas que son trousseau lui vienne d'un autre que moi. MADA
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