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elegante, ses grands yeux bleus, son teint frais, ses beaux cheveux blonds, de belles dents, une physionomie ouverte, gaie, intelligente et aimable, faisaient toute sa beaute; son nez un peu gros, sa bouche un peu grande, les levres un peu fortes, ne permettaient pas de qualifier de belle ni de jolie, mais tout le monde la trouvait charmante; elle paraissait telle, surtout aux yeux de ses trois amis devoues, M. de Nance, Francois et Paolo. Son caractere et son esprit avaient tout le charme de sa personne; l'infirmite de Francois, qui leur faisait eviter les nouvelles relations et fuir les reunions elegantes du voisinage, avait donne a Christine les memes gouts serieux et le meme eloignement pour ce qu'on appelle plaisirs dans le monde. M. de Nance les menait quelquefois chez Mme Guilbert et chez Mme de Sibran, mais jamais quand il y avait du monde. Une fois, il les avait forces a aller a une petite soiree de feu d'artifice et d'illuminations chez Mme de Guilbert; mais Christine avait tant souffert de l'abandon dans lequel on laissait Francois, des regards moqueurs qu'on lui jetait, des ricanements dont il avait ete l'objet, qu'elle demanda instamment a M. de Nance de ne plus l'obliger a subir ces corvees. --Comme tu voudras, ma fille. Je croyais t'amuser; c'est Francois qui m'a demande de te procurer quelques Distractions. --Francois est bien bon et je l'en remercie, mon pere, Mais je n'ai pas besoin de distractions; je vis si heureuse pres de vous et pres de lui, que tout ce qui change cette vie douce et tranquille m'ennuie et m'attriste. M. DE NANCE --J'ai en effet remarque hier que tu etais triste, mon enfant, et que tu ne prenais plaisir a rien; toi, toujours si gaie, si animee, tu ne parlais pas, tu souriais a Peine. CHRISTINE --Comment pouvais-je etre gaie et m'amuser, mon pere, pendant que Francois souffrait et que vous partagiez son malaise? Je n'entendais autour de moi que des propos mechants, je ne voyais que des visages moqueurs ou indifferents. Ici c'est tout le contraire; les paroles sont amicales, les visages expriment la bonte et l'amitie, Non, cher pere, je voudrais ne jamais sortir d'ici. M. de Nance avait compris le tendre devouement de sa fille; il n'insista pas et l'embrassa en lui rappelant que sa mere revenait le lendemain. --Il faut que j'aille la voir, dit-il. CHRISTINE --Faut-il que j'y aille avec vous, mon pere? M. DE NANCE --Non, mon enfant; tu sais qu'elle detend
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