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ner et voiturer. Puisque M. de Nance a la bonte de te garder chez lui, nous sommes bien tranquilles sur ton compte; et je suis convaincu que tu n'es pas fachee de cet arrangement. CHRISTINE --Du tout, du tout, papa, au contraire; je suis si heureuse avec ce bon M. de Nance et mon ami Francois. M. DES ORMES --Allons, tant mieux, ma fille, tant mieux! J'espere que tu aimes M. de Nance, que tu es aimable pour lui. CHRISTINE --Je l'aime de tout mon coeur, papa, et je le lui temoigne tant que je peux. Je voulais meme l'appeler papa ou mon pere, mais il n'a pas voulu; il croit que cela vous fera de la peine. M. DES ORMES --Pas le moins du monde. Appelle-le comme tu voudras. CHRISTINE --Merci, papa, merci, je le lui dirai. Vous etes bien bon; je vous remercie bien. M. DES ORMES --Je suis bien aise de te faire plaisir, Christine, et que tu me le dises. Adieu, ma fille; je viendrai te voir souvent; mais pas de visites chez nous, ta mere m'a charge de te le rappeler. CHRISTINE --Soyez tranquille, papa, je ne viendrai pas. M. DES ORMES --A propos, as-tu su que ton oncle et ta tante de Cemiane etaient en Italie pour quelques annees! CHRISTINE --Non, papa; je croyais qu'ils reviendraient passer l'ete a Cemiane. M. DES ORMES --Ils sont alles en Suisse, puis en Italie, pour la sante de ta tante, qui souffre de la poitrine. Adieu, Christine, bien des amities a M. de Nance. A peine M. des Ormes fut-il parti, que Christine s'elanca vers l'appartement de M. de Nance. Elle entra comme un ouragan. --Papa! mon pere! Je peux voua appeler comme je le voudrai; papa me l'a permis. --Christine, Christine, dit M. de Nance en hochant la tete, tu as eu tort de le lui demander. Je t'ai deja dit que ce n'etait pas bien. CHRISTINE, avec affection. --Pas bien? pourquoi? Ne faites-vous pas pour moi ce que vous feriez si j'etais votre fille? Ne me traitez-vous pas comme si j'etais votre fille? Ne m'aimez-vous pas comme une vraie fille, comme une vraie soeur de Francois? Ne croyez-vous pas que je vous aime comme un vrai pere? Pourquoi donc m'obliger a vous parler comme a un etranger, a vous appeler monsieur? Pourquoi m'imposer cette peine? Pourquoi me defendre de vous donner le nom que vous donne mon coeur, celui que vous donne Francois, qui ne peut pas vous aimer plus que je ne vous aime! Mon pere, mon cher pere, laissez-moi vous appelez mon pere. En achevant ces mots, Christine se laissa gli
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