des chemins,
etc. Elles etaient precedees et suivies des lecons de Paolo et de M. de
Nance. Francois sacrifiait quelquefois une promenade pour aller voir le
pauvre Maurice, toujours si heureux de ces visites; Maurice questionnait
beaucoup Francois, lui demandait des conseils et en profitait au point
d'avoir amene un changement complet dans son caractere. Il devenait
doux, humble, raisonnable. Adolphe, tout en reconnaissant ce changement
favorable, s'eloignait de plus en plus de son frere et detestait
Francois chaque jour davantage. Maurice sortait depuis quelque temps,
mais il ne s'etait encore fait voir a personne. Un jour, il demanda a
Francois si M. de Nance voudrait bien lui permettre d'aller le voir au
chateau. Francois l'assura que M. de Nance serait charme de le recevoir
ainsi que Christine.
MAURICE
--Christine? Je croyais Mme des Ormes partie depuis longtemps.
FRANCOIS
--Oui, il y a trois mois qu'elle est partie, mais elle nous a laisse
Christine et Isabelle.
MAURICE
--Christine est avec toi? Comme tu es heureux d'avoir une si bonne et si
gentille petite fille!
FRANCOIS
--Oui, tu dis vrai! tres heureux! Si tu la connaissais mieux, tu verrais
comme elle est bonne, devouee, aimable, gaie, charmante! Et comme elle
nous aime, papa et moi! Elle nous dit, tout en riant, des choses si
aimables, si affectueuses, que nous en sommes attendris, papa et moi.
MAURICE
--Oh oui! Je la connais bien.
FRANCOIS
--Je ne t'en parlais jamais, parce que je croyais que tu ne l'aimais
pas.
MAURICE
--Je la detestais comme je te detestais quand j'etais mechant; mais, a
present que je me souviens comme elle te defendait, comme elle t'aimait,
je l'aime moi-meme beaucoup, et je voudrais qu'elle m'aimat. Quand
pourrai-je venir chez toi?
FRANCOIS
--Veux-tu venir demain? je previendrai papa.
MAURICE
--Tres bien; au revoir, a demain a deux heures.
Ils se separerent et Francois annonca la visite de Maurice. M. de Nance
en fut bien aise pour Francois, qui formait la une nouvelle et agreable
intimite. Le lendemain, quand Maurice entra, embarrasse et honteux de sa
ridicule apparence, Francois et Christine coururent a lui. Christine fut
presque effrayee et repoussee au premier aspect, mais, surmontant sa
repugnance par un sentiment de bonte, elle s'approcha de Maurice et
l'embrassa.
--Pauvre Maurice, dit-elle, je sais combien vous avez souffert; j'ai
tout su par Francois.
MAURICE
--Qui m'a par
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