lus besoin de la dona, puisque le petit
Francois est avec son papa.
M. DES ORMES
--C'est tres bien, mais je ne veux pas livrer la pauvre Christine a une
seconde Mina, et je veux savoir ce que c'est que cette Isabelle.
PAOLO
--Oh! signor! cette Isabella est oun anze, et la Mina est oun demon. Le
petit Francesco aime la Isabella comme sa maman, et la petite Christina
deteste la Mina comme oune diavolo (diable). C'est oune difference
cela; pas vrai, signor? Avec la Mina, Christinetta etait oune pauvre
miserable; avec la Isabella, elle sera heureuse comme oune reine! Voila,
signor! Ze cours chercher la Isabella.
Et Paolo courait deja, lorsque M. des Ormes l'appela et l'arreta.
--Attendez, mon cher; donnez-moi le temps d'en parler a ma femme.
PAOLO
Pas besoin, signor. Vous verrez la Isabella, vous la prendrez, et la
signora votre epouse dira: "C'est bon". Dans oune minoute, ze serai de
retour".
Cette fois, Paolo courut si bien que M. des Ormes ne put l'arreter.
Christine avait ete si etonnee qu'elle n'avait rien dit.
--Connais-tu cette Isabelle que recommande Paolo? lui demanda M. des
Ormes.
CHRISTINE
--Non, papa; je sais seulement que Francois l'aime beaucoup, qu'elle est
tres bonne pour lui, et qu'il etait tres fache qu'elle cherchat a se
placer.
--C'est Dieu qui me l'envoie, se dit M. des Ormes; je ne peux pas faire
la bonne d'enfant avec toutes mes occupations au dehors. C'est assommant
d'avoir a promener une petite fille! Que Dieu me vienne en aide en me
donnant cette femme dont Paolo fait un si grand eloge. Je n'en parlerai
a ma femme que lorsque j'aurai termine l'affaire.
M. des Ormes rentra avec Christine, qui se mit a lire, a ecrire, a
refaire tout ce que Paolo lui avait appris le matin. Une heure apres,
Mme des Ormes entra au salon.
--Que fais-tu ici toute seule, Christine?
CHRISTINE
--Je repasse mes lecons de ce matin, maman.
MADAME DES ORMES
--Ici! au salon? Tu as perdu la tete! Est-ce qu'un salon est une salle
d'etude? Emporte tout ca et va-t'en faire tes lecons ailleurs. Ou as-tu
pris ces livres, ces papiers? Et de la musique aussi? Tu ne comprends
rien a tout cela. Reporte-les ou tu les as pris.
CHRISTINE
--C'est ce bon M Paolo qui m'a tout apporte.
MADAME DES ORMES
--Paolo? C'est different! Je ne veux pas depenser mon argent en choses
aussi inutiles. Emporte ca dans ta chambre; ne laisse rien ici.
Christine commenca a mettre les livres et les papiers e
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