ante bonne et d'avoir livre si longtemps
la malheureuse Christine a ses mauvais traitements.
Paolo se rendit ensuite chez M. de Nance. Francois fut le premier a
remarquer l'air effare et l'agitation du pauvre Paolo.
FRANCOIS
Qu'avez-vous donc, cher monsieur Paolo? Vous Est-il arrive quelque chose
de facheux?
PAOLO
--Oui..., non..., ze ne sais pas..., ze ne sais quoi faire.
M. DE NANCE
--Qu'y a-t-il donc? Parlez, mon pauvre Paolo. Ne puis-je vous venir en
aide.
PAOLO
--Voila, signor! C'est la signora des Ormes. Je donnais une lecon a la
Christinetta; bien zentille! bien intelligente! bien bonne! Et voila
la mama qui me dit..., qui me demande..., qui me force... a garder
la Christina, a venir dans le sateau, a promener, elever, soigner la
Christina... Elle sasse la Mina; c'est bien fait; la Mina! que canailla!
que Fouria!... Mais comment voulez-vous! Quoi pouis-ze faire? Le papa
pas content! Ah! ze le crois bien! Moi Paolo, moi homme, moi medecin,
moi maitre pour lecons, garder comme bonne oune petite signora de huit
ans! c'est impossible! Et moi comme oune bete, ze dis oui, parce que
la povera Christinetta me regarde avec des yeux... que ze n'ai pou
resister. Et pouis me serre les mains; et pouis me remercie tout bas si
zoyeusement, que ze n'ai pas le courage de dire non. Et pourtant, c'est
impossible. Que faire, caro signor? Dites, quoi faire?
M. DE NANCE
--Dites que vous donnez des lecons pour vivre.
PAOLO
--Z'ai ait; elle me donne deux fois autant.
M. DE NANCE
--Dites que vous m'avez promis de donner des lecons a mon fils.
PAOLO
--Z'ai dit: elle me donne deux heures.
M. DE NANCE
--Dites que vous demeurez trop loin pour revenir le soir chez vous.
PAOLO
--Z'ai dit; elle me fait preparer une sambre au sateau.
M. DE NANCE
--Sac a papier! quelle femme! Mais Quelle prenne une bonne.
PAOLO
--Elle n'en a pas. Ou trouver?
M. DE NANCE
--Ma foi, mon cher, faites comme vous voudrez; mais c'est ridicule! Vous
ne pouvez pas vous faire bonne d'enfant. N'y retournez pas; voila la
seule maniere de vous en tirer.
PAOLO
--Mais la povera Christina! Elle est seule, malheureuse. La maman n'y
pense pas; le papa n'y pense pas; la poveretta ne sait rien et voudrait
savoir; ne fait rien et s'ennouie; ca fait pitie; elle est si bonne,
cette petite!
Francois n'avait encore rien dit; il ecoutait tout pensif.
FRANCOIS
--Papa, dit-il, me permettez-vous d'arranger tout c
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