chercher partout,
ils ne trouverent personne. Ils se reunirent pour decider ce qu'il y
avait a faire.
--Retourner a la maison, dit Bernard.
--Faire tous ensemble le tour du petit bois, en criant: "Nous renoncons,
dit Gabrielle.
--Leur crier qu'ils sont tricheurs, dit Christine.
--Suivre le conseil de Bernard, et revenir a la maison en passant par
les serres et le jardin des Fleurs, dit Francois.
Ce dernier avis prevalut: ils firent une fort jolie promenade et
rentrerent pour l'heure du diner; l'autre bande n'etait pas encore de
retour; Bernard et Francois commencerent a s'inquieter et dirent a leurs
peres ce qui etait arrive. MM. de Cemiane et de Nance en firent part a
MM. de Sibran et de Guilbert et tous les quatre allerent a la recherche
de la bande revoltee et rentrerent sans l'avoir retrouvee.
VI
LES TRICHEURS PUNIS
Le diner fut retarde; mais, personne ne revenant, on se mit a table fort
agite et inquiet. On mangea quelques morceaux a la hate; puis les hommes
se disperserent dans le parc pour chercher les absents; les dames
rentrerent au salon, ou bientot les quatre enfants firent leur
apparition, echeveles, leurs vetements en lambeaux, rouges et suants,
inondes de larmes.
Un Ah! general les accueillit; les meres s'elancerent, vers leurs
enfants.
--Petits imbeciles! s'ecria Mme de Sibran.
--Petites sottes! s'ecria de meme Mme de Guilbert.
--Hi! hi! hi! nous... nous... sommes perdus..., repondirent les filles.
--Hi! hi! hi! nous... avons ete... poursuivis par... deux gros dogues,
reprirent les garcons.
LES FILLES
--Hi! hi! hi! Ils ont manque nous devorer!
LES GARCONS
--Hi! hi! hi! Il fait noir, on n'y voit plus.
MADAME DE SIBRAN
--C'est votre faute, mauvais garcons. Pourquoi vous etes-vous sauves...
MADAME DE GUILBERT
--C'est bien fait! Cela vous apprendra a tricher, mechantes filles.
--Faites sonner la cloche pour faire rentrer ces Messieurs, dit Mme des
Ormes au valet de chambre. La cloche ne tarda pas a faire revenir les
peres et leurs amis; les enfants, perdus et retrouves, furent encore
grondes, et le diner recommenca, moins lugubre que dans sa premiere
partie. Bernard, Gabrielle, Christine et Francois avaient peine a
reprimer une violente envie de rire chaque fois qu'ils jetaient les
yeux sur leurs malheureux camarades, dont les cheveux en desordre, les
vetements dechires, les visages et les mains griffes, rouges, gonfles et
suants, contrastaient avec l'av
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