n'ai pas pu
travailler, et je voudrais bien que tu fisses _assavoir_ a maitre Pernet
ou Francois (decidement lequel est parti?) que je ne leur donnerai
probablement pas de _Comtesse de Rudolstadt_ pour le 10 decembre. C'est
un peu leur faute.
Il etait convenu avec M. Francois que, vu la longue tartine dediee a
Rochoux, on garderait la moitie dece numero de la _Comtesse_ pour la
prochaine fois. Enfin, ils se passeront bien de moi pour un numero; je
ne peux pas faire l'impossible; mais il faut les prevenir afin qu'ils se
precautionnent. Dis-leur aussi que nous ferons imprimer notre journal
a Orleans. C'est meilleur marche, et nous y avons un correcteur
d'epreuves, tout trouve et tres zele, Alfred Laisne. Il faut seulement,
_mais plus que jamais_, que Pernet ou Francois, Francois ou Pernet, nous
trouve un redacteur en chef, a deux mille francs d'appointements. Ce
n'est guere plus que les gages du domestique de Chopin, et dire que,
pour cela, on peut trouver un homme de talent!
Premiere mesure du comite de salut public: nous mettrons M. de Chopin
hors la loi s'il se permet d'avoir des laquais salaries comme des
publicistes.
Je suis toute gaie d'aller te revoir, mon enfant cheri, malgre le beau
temps que je quitte, et les _emotions de la politique berrichonne_, qui
m'ont coute jusqu'ici plus de cigarettes que de depense d'esprit. Je
pars toujours apres-demain, et, comme cette lettre ne partira que demain
au soir, je n'aurai plus a t'ecrire; j'arriverai le meme jour que ma
lettre. Adieu donc. J'emballe les confitures; j'ai peu de paquets, je
n'en ai jamais moins eu. Pistolet n'en a pas. Francoise fait un _poirat_
superbe[1]. Elle n'en dort pas, de l'idee qu'on mangera de son poirat a
Paris!
La Sologne sera peut-etre mauvaise. On peut manquer le convoi d'Orleans.
Mais on arrive toujours; ainsi dors en paix.
[1] Chausson aux poires, gateau berrichon.
CCXXXIV
A M. CHARLES DOVERNET, A LA CHATRE
Nohant, 29 novembre 1843.
Certainement, mes amis, vous devez creer un journal. J'approuve
grandement votre idee, et vous pouvez compter sur mon concours, 1 deg. pour
ma collaboration suivie, 2 deg. pour ma part dans le cautionnement, 3 deg. pour
ma part de subvention annuelle, 4 deg. pour le placement d'une cinquantaine
d'exemplaires a Paris. Le chiffre de ces abonnements augmentera,
j'espere, lorsque le journal aura paru.
Je regarde cet engagement comme un devoir, et j'espere
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