ure? reprit doucement
le Torero.
--Elle est retournee a sa maison de la ville, escortee de ses gens... Du
moins me l'a-t-elle assure.
--Visitons toujours la maison, trancha Cervantes.
Don Cesar considera la jeune fille avec un reste d'incertitude.
--Je vous assure, cher seigneur, dit la Giralda, que je peux aller sans
crainte avec vous. Il n'y a plus personne ici. La princesse me l'a
assure et j'ai bien vu a son air que cette femme ne connait pas le
mensonge.
--Allons! decida brusquement El Torero.
Sans mot dire, El Chico prit un flambeau allume sur une petite table et
se disposa a eclairer la petite troupe.
La visite commenca. D'abord avec prudence, ensuite plus ouvertement,
sans nulle precaution, au fur et a mesure qu'ils s'apercevaient que la
maison mysterieuse etait en effet vide de tout habitant. Des caves, ou
ils descendirent, au grenier, ils ne trouverent pas une porte fermee a
clef. Ils penetrerent partout, fouillerent tout.
Nulle part ils ne trouverent la trace de Pardaillan.
Le chevalier ayant saute seul dans cette sorte de boudoir d'ou ils
avaient vu un homme emporter la Giralda endormie, don Cesar revenait
obstinement a cette piece, pensant, avec raison que, la, il trouverait
l'explication de cette inquietante disparition. Ils etaient donc encore
une fois reunis tous les quatre dans cette piece, deplacant les quelques
meubles que Fausta y avait laisses, sondant les murs et le plancher, ne
laissant pas un pouce inexplore. Et toujours rien.
Et, cependant, sans qu'ils s'en doutassent, la, sous leurs pieds, celui
qu'ils cherchaient avec tant d'acharnement dormait, peut-etre, de
l'eternel sommeil.
Le nain les suivait passivement, avec une indifference absolue. Il
aurait pu se retirer depuis longtemps s'il avait voulu. Cervantes,
qui avait conserve quelques soupcons a son egard, revenu de ses
presomptions, ne le surveillait plus et, tout comme Giralda et don
Cesar, paraissait avoir oublie sa presence. Cependant, le petit homme
restait. Malgre son indifference apparente, on eut dit qu'un interet
puissant l'obligeait a rester. Parfois, lorsque le nom de Pardaillan
etait prononce, une lueur s'allumait dans l'oeil du petit homme.
Devant le resultat negatif de leurs recherches, Cervantes et don Cesar
deciderent d'accompagner la Giralda chez elle, de rentrer chacun chez
soi et de revenir au grand jour s'informer aupres de la mysterieuse
princesse qui, sans doute, serait de retour dans sa sompt
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