nt au perron.
Nous disons le hasard. En realite, ils y furent conduits par le nain,
qui avait fini par les preceder. Ils le suivirent machinalement, sans se
rendre compte peut-etre.
En quelques bonds, ils franchirent les marches et furent devant la
porte. Ils s'arreterent un moment, hesitants. A tout hasard, le Torero
porta la main au loquet. La porte s'ouvrit.
Une lampe d'argent, suspendue au plafond, eclairait d'une lueur tamisee
les splendeurs du vestibule.
--Oh! diable! murmura Cervantes emerveille, a en juger par le vestibule,
c'est ici la demeure d'un prince.
Don Cesar lui, ne s'attarda pas a admirer ces merveilles. Une portiere
etait devant lui. Il la souleva et passa resolument. Ils se trouverent
tous les trois dans ce cabinet ou Fausta, peu d'instants plus tot, avait
remis au nain la somme de cinq mille livres.
Comme le vestibule, ce cabinet etait eclaire. Seulement, ici, c'etait
un flambeau d'argent massif garni de cires roses qui distribuait une
lumiere discrete.
--Pour le coup, songea Cervantes, nous sommes dans une petite maison du
roi!... Il va nous tomber dessus une nuee d'hommes d'armes deguises en
laquais.
En effet, a moins de supposer qu'ils etaient attendus et qu'on avait
voulu leur faciliter la besogne--ce qui eut ete une pure folie--il
fallait bien admettre que ce merveilleux palais etait actuellement
habite. Or, le proprietaire d'une aussi somptueuse demeure ne pouvait
etre qu'un grand personnage, entoure de nombreux domestiques, voire de
gardes et de gens d'armes. De plus, il etait evident que ce personnage
n'etait pas encore couche, sans quoi les lumieres eussent ete eteintes.
Lui, ou quelqu'un de ses gens, pouvait donc apparaitre d'un instant a
l'autre, et, alors, il etait a presumer que les coups pleuvraient drus
comme grele sur les indiscrets visiteurs.
Tout en se faisant ces reflexions judicieuses, quoique peu
encourageantes, Cervantes ne lachait pas d'une semelle don Cesar. Tous
deux se rendaient parfaitement compte du danger couru. Ils n'en etaient
pas moins resolus a l'affronter jusqu'au bout.
En ce qui concerne don Cesar, la delivrance de la Giralda--qui lui
paraissait plus que compromise--passait au second plan. Pardaillan,
qu'il croyait aux prises avec les gens du ravisseur, s'etait expose par
amitie pour lui. La pensee qui dominait en lui etait donc de retrouver
le chevalier s'il n'etait pas trop tard.
Pour Cervantes, c'etait plus simple encore. Il avait accomp
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