faire, c'est-a-dire qu'aide d'El Chico et de Cervantes
lui-meme il se mit a frictionner energiquement son ami, qui, tout en
s'aidant lui-meme, ne perdait pas la tete pour cela et, reconnaissant le
nain:
--Que fais-tu la, toi? dit-il en froncant le sourcil. Ne devais-tu pas
guetter du cote de la porte?
Le petit homme, sans interrompre ses frictions, repondit:
--Tiens! j'ai vu que vous ne reveniez pas... j'etais inquiet, j'ai voulu
savoir. J'ai fait le tour de la maison... heureusement pour vous, car,
sans moi...
Et, du coin de l'oeil, il montrait les cordes et les capes restees a
terre.
El Chico etait sans doute un comedien de premiere force, car Cervantes,
qui ne le perdit pas de vue, ne put rien demeler de suspect dans son
attitude.
D'un air plutot piteux, l'aventurier ecrivain soupira:
--Il est de fait que, sans toi, j'etranglerais encore sous ce maudit
baillon.
-Enfin, il se mit debout et fit quelques pas.
--Venez donc! s'ecria le Torero, qui bouillait d'impatience.
Et il s'elanca enfin, expliquant tout en marchant ce qui lui etait
arrive au moment ou il allait bondir avec Pardaillan a la poursuite du
ravisseur de la Giralda.
--En sorte, dit Cervantes, que le chevalier a attaque seul? S'ils ne
sont pas trop nombreux contre lui, il y a des chances pour qu'il s'en
tire.
--Helas! soupira le Torero.
Tout en s'expliquant, ils etaient revenus a la porte batarde. Cervantes
monta sur la borne, et, en un clin d'oeil, le Torero fut sur le mur.
Cervantes allait le suivre, lorsque ses yeux tomberent sur le nain qui
les avait suivis, et assistait a l'escalade. Il sauta a terre, prit
El Chico dans ses bras, et le passa a don Cesar qui le fit glisser de
l'autre cote du mur. Ceci fait, il saisit la main que lui tendait le
Torero et se hissa sur le mur:
--J'aime mieux l'avoir avec nous. Je serai plus tranquille,
grommela-t-il.
Le nain, pourtant, n'avait oppose aucune resistance, et Cervantes vit
avec satisfaction qu'il les attendait bien tranquillement au pied du
mur.
Les deux amis sauterent ensemble et s'elancerent en courant, accompagnes
du nain qui, decidement, paraissait de bonne foi et anime des meilleures
intentions.
Il ne s'agissait plus cette fois de ruser et de s'attarder a des
precautions, utiles peut-etre, mais qui leur eussent fait perdre un
temps precieux.
Ils avaient mis l'epee a la main, et, l'oeil aux aguets, ils couraient
droit devant eux.
Le hasard fit qu'ils aboutire
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