itait la chute naturelle. Il avait envoye seulement
quelques cavaliers a pied. On avait en Italie de quoi les monter et les
equiper.
Prive des ressources sur lesquelles il avait compte, Bonaparte se voyait
donc expose a un orage du cote des Alpes Juliennes. Il avait tache de
suppleer de toutes les manieres aux moyens qu'on lui refusait. Il avait
arme et fortifie Palma-Nova, avec une activite extraordinaire, et en
avait fait une place de premier ordre, qui, a elle seule, devait exiger
un long siege. Cette circonstance seule changeait singulierement sa
position. Il avait fait jeter des ponts sur l'Izonzo, et construire
des tetes de pont, pour etre pret a deboucher avec sa promptitude
accoutumee. Si la rupture avait lieu avant la chute des neiges, il
esperait surprendre les Autrichiens, les jeter dans le desordre, et
malgre la superiorite de leurs forces, se trouver bientot aux portes
de Vienne. Mais si la rupture n'avait lieu qu'apres les neiges, il ne
pouvait plus prevenir les Autrichiens, il etait oblige de les recevoir
dans les plaines de l'Italie, ou la saison leur permettait de deboucher
en tout temps, et alors le desavantage du nombre n'etait plus balance
par celui de l'offensive. Dans ce cas, il se considerait comme en
danger.
Bonaparte desirait donc que les negociations se terminassent
promptement. Apres la ridicule note du 18 juillet, ou les
plenipotentiaires avaient insiste de nouveau pour le congres de Berne,
et reclame contre ce qui s'etait fait a Venise, Bonaparte avait fait
repondre d'une maniere vigoureuse, et qui prouvait a l'Autriche qu'il
etait pret a fondre de nouveau sur Vienne. MM. de Gallo, de Meerweldt et
un troisieme negociateur, M. Degelmann, etaient arrives le 31 aout (14
fructidor), et les conferences avaient commence sur-le-champ. Mais
evidemment le but etait de trainer encore les choses en longueur, car,
tout en acceptant une negociation separee a Udine, ils se reservaient
toujours de revenir a un congres general a Berne. Ils annoncaient que
le congres de Rastadt, pour la paix de l'Empire, allait s'ouvrir
sur-le-champ, que les negociations en seraient conduites en meme temps
que celles d'Udine, ce qui devait compliquer singulierement les interets
et faire naitre autant de difficultes qu'un congres general a Berne.
Bonaparte fit observer que la paix de l'Empire ne devait se traiter
qu'apres la paix avec l'empereur; il declara que si le congres
s'ouvrait, la France n'y enverrait pas; il ajou
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